C’est une vieille
question, et qui fut longuement controversée dans les journaux, que celle de
savoir si un objet étant, par une délicate et dangereuse opération
chirurgicale, extrait du corps d’un individu, cet objet doit appartenir à
l’opéré ou à l’opérateur.
— Cette balle est à
moi, crie l’opéré (quand il a fini de crier pour d’autres raisons) : j’ai
failli en mourir, et c’est bien le moins que je la conserve sur ma table à
écrire…
— Elle est à moi,
riposte le chirurgien : précisément parce que vous faillîtes en mourir et
que mon intervention vous a sauvé, c’est bien le moins que je la conserve dans
ma vitrine comme preuve de mon habileté.
Avant la guerre, on nous
cita d’amusants conflits de cet ordre – et, depuis la guerre, d’autres se sont
produits qui se terminèrent dans un sens ou dans l’autre, de sorte que la
question de principe resterait douteuse.
Mais voici, nous dit-on,
qu’en Allemagne une solution péremptoire serait intervenue ! Entre les
deux prétendants, blessé et chirurgien, a surgi l’État, lequel a déclaré :
— Pardon !
messieurs… cette balle n’est ni à vous ni à vous ! Elle est à moi… C’est
parce que j’en ai besoin pour du plomb qui peut resservir, et je le
réquisitionne pour la défense nationale.
On affirme que la chose
s’est produite récemment et que c’est ainsi que le cas a été tranché. Il se
peut que l’histoire ne soit qu’une blague – mais il y a des histoires qui n’ont
pas besoin d’être exactes pour être vraies.
Intérim.
À ceux qui partent
M. le Gouverneur
Général Garbit a adressé le 21 courant, aux Tirailleurs Malgaches partant
pour le front, le télégramme suivant :
Tamatave, le 21 octobre 1915.
Gouverneur Général
(Cabinet Militaire), à Commandant Défense Diégo.
Au moment où part le
premier détachement de Soldats Malgaches qui vont combattre les ennemis de la
France je vous prie de transmettre au Commandant Galland, aux Officiers,
Sous-Officiers et Soldats qui en font partie les vœux que je forme pour leur
heureuse fortune. Je suis certain qu’ils fourniront de brillantes pages à
l’historique des Tirailleurs Malgaches et reviendront à Madagascar couverts de
lauriers dont sera fière la Colonie entière. – Garbit.
La Dépêche malgache
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 42 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire