Sous ce titre, La Tribune, mieux renseignée que nous ne
pourrions l’être, publie une étude longue et consciencieuse dans laquelle,
froidement, elle rend compte des derniers événements qui ont eu lieu à Tananarive,
et explique leur genèse. Nous ne saurions mieux faire que de la résumer.
C’est ainsi qu’elle nous
fait connaître qu’il ne s’agit pas, en effet, d’une seule affaire, mais bien de
deux, d’allures distinctes, savoir : 1° Affiliation à une société illicite ;
2° Participation consciente à un complot contre la sûreté de l’État et les
particuliers.
On sait aujourd’hui qu’un
certain nombre d’indigènes ont été sollicités de donner leur adhésion à un
mouvement d’agitation, en vue d’obtenir en bloc : 1° La
naturalisation française ; 2° La substitution, à l’administration
subalterne européenne, d’une administration exclusivement composée d’éléments
indigènes.
À cela s’arrêtait, pour
les recrues d’une certaine catégorie, la connaissance du programme élaboré par
les Ténébreuses Puissances Supérieures.
L’idée n’est pas neuve.
Beaucoup y ont souscrit, mais ils ont eu le tort de ne pas demander pourquoi
ils étaient tenus de garder le secret… que d’ailleurs ils ont observé.
Ces acceptations étaient
nombreuses pour les faux-cols reluisants, qui s’attribuent complaisamment des
mérites supérieurs à ceux de la moyenne de leurs contemporains, et se voyaient
déjà « mpanjaka » de villes et de villages.
L’aéropage supérieur se
compose, dit-on, d’atrophiés mentaux, personnalités doucereuses, persuasives,
jouissant d’une réelle influence sur les indigènes. Il se réservait d’indiquer,
à l’heure jugée propice, et dans les sections où les invités avaient léché le
sang de poulet (!), les moyens qu’il comptait employer avec le concours de
leurs adhérents, pour sauver le Capitole malgache.
Il ne s’agissait plus
pour eux de pétitionnement, par des moyens loyaux et reconnaissants.
Les méthodes violentes,
les procédés les plus lâches, en honneur chez ces crétins malfaisants,
incapables du moindre courage, avaient leur prédilection pour réaliser leur
rêve stupide.
(À suivre.)
Le Tamatave
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