21 mars 2016

Il y a 100 ans : Autour des affaires (1)

Sous ce titre, La Tribune, mieux renseignée que nous ne pourrions l’être, publie une étude longue et consciencieuse dans laquelle, froidement, elle rend compte des derniers événements qui ont eu lieu à Tananarive, et explique leur genèse. Nous ne saurions mieux faire que de la résumer.
C’est ainsi qu’elle nous fait connaître qu’il ne s’agit pas, en effet, d’une seule affaire, mais bien de deux, d’allures distinctes, savoir : 1° Affiliation à une société illicite ; 2° Participation consciente à un complot contre la sûreté de l’État et les particuliers.
On sait aujourd’hui qu’un certain nombre d’indigènes ont été sollicités de donner leur adhésion à un mouvement d’agitation, en vue d’obtenir en bloc : 1° La naturalisation française ; 2° La substitution, à l’administration subalterne européenne, d’une administration exclusivement composée d’éléments indigènes.
À cela s’arrêtait, pour les recrues d’une certaine catégorie, la connaissance du programme élaboré par les Ténébreuses Puissances Supérieures.
L’idée n’est pas neuve. Beaucoup y ont souscrit, mais ils ont eu le tort de ne pas demander pourquoi ils étaient tenus de garder le secret… que d’ailleurs ils ont observé.
Ces acceptations étaient nombreuses pour les faux-cols reluisants, qui s’attribuent complaisamment des mérites supérieurs à ceux de la moyenne de leurs contemporains, et se voyaient déjà « mpanjaka » de villes et de villages.
L’aéropage supérieur se compose, dit-on, d’atrophiés mentaux, personnalités doucereuses, persuasives, jouissant d’une réelle influence sur les indigènes. Il se réservait d’indiquer, à l’heure jugée propice, et dans les sections où les invités avaient léché le sang de poulet (!), les moyens qu’il comptait employer avec le concours de leurs adhérents, pour sauver le Capitole malgache.
Il ne s’agissait plus pour eux de pétitionnement, par des moyens loyaux et reconnaissants.
Les méthodes violentes, les procédés les plus lâches, en honneur chez ces crétins malfaisants, incapables du moindre courage, avaient leur prédilection pour réaliser leur rêve stupide.
(À suivre.)

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 48 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire