L’Officiel de la Colonie portant la date du 22 janvier contient
deux arrêtés très intéressants.
Le premier règlemente le
fonctionnement des sociétés indigènes. Désormais, ces sociétés ne pourront se
réunir sans, au préalable, en avoir obtenu l’autorisation de l’administration.
Le second arrêté porte
réorganisation du service intérieur de l’École de Médecine et la refonte des
règlements de 1902.
À la suite des incidents
en cours de règlement, les modifications apportées s’imposaient.
Mais il y a un
article 58 ainsi conçu :
Art. 58. – Les
étudiants devront saluer et avoir une attitude respectueuse vis-à-vis des
représentants de l’autorité, des administrateurs,
des officiers et des professeurs.
Ce sont là d’excellents
conseils ou plutôt de sages prescriptions.
Il me semble cependant
qu’il y a une lacune à combler dans cet article 58.
En effet, si des élèves
de l’École de Médecine doivent avoir le respect de l’autorité, de leurs
professeurs, avec qui ils sont en contact permanent ; si ces mêmes
manifestations de respect doivent être observées pour MM. les
administrateurs et officiers rencontrés dans la rue ou en visite à l’école, on
s’étonnera en constatant que toute une catégorie de personnes n’ont pas droit
au respect mobilisé, d’après l’arrêté, au profit des personnes désignées.
Les Européens colons ne
réclament ni hommages, ni révérences, ni autres marques extérieures de respect
très superficielles, cependant, ils estiment, avec raison, qu’il n’eût pas été
superflu, et pour cause, de rappeler ces jeunes gens et d’une façon générale à
la déférence due aux Européens.
Il est évident que cette
prétention va paraître exorbitante à quelques esprits affinés, avisés et
adroits, mais il est probable qu’en haut lieu, on reconnaîtra qu’en effet on
aurait pu mieux dire.
Il ne suffit pas
d’ailleurs de faire des élèves studieux et respectueux seulement de l’autorité.
Il faut encore essayer de les façonner, d’en faire des jeunes gens bien élevés,
ceux-là, seuls, comprendront qu’ils doivent être déférents vis-à-vis des Européens sans distinction de catégorie.
Car en somme, s’ils doivent d’être ce qu’ils sont, s’ils vivent dans un état
meilleur, c’est à l’effort commun des
Européens qu’ils en sont redevables.
Un ancien.
Le Tamatave
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