De la Tribune :
Nos confrères mauriciens
reçurent, postés à Tamatave, des fiches anonymes au sujet des affaires
actuellement en cours de règlement devant la justice compétente à Madagascar.
Tout écrit anonyme doit,
en principe, être de plano rejeté,
c’est une infamie et l’individu qui s’en rend coupable acquiert tous les droits
à la mésestime publique, plus encore lorsque – c’est le cas, en la circonstance
– cet écrit a pour but d’essayer de jeter le discrédit sur un pays où flotte
notre très glorieux pavillon.
Ce n’est certainement pas
à un Français qu’il faut attribuer la paternité du factum incriminé dont le
contenu est d’allure nettement anti-française.
C’est l’œuvre d’un
bochophile honteux.
En admettant, en effet,
et tous ici nous savons actuellement qu’il n’y a rien d’approchant, en
admettant comme l’insinua le salarié du Kaiser, que Madagascar fût à feu et à
sang, notre devoir à nous, Français, eût été de faire face à la situation, avec
le concours des Européens nos alliés, nous efforçant, en outre, de faire tous
nos efforts pour empêcher de laisser filtrer au dehors toutes nouvelles
tendancieuses susceptibles d’être exploitées par nos ennemis.
En cela nous n’aurions
fait qu’imiter les Boches et les Austro-Boches étouffant les cris de misère des
populations ouvrières de Berlin, de Leipsick, de Dresde, de Vienne, sans
compter les incidents nés en Hongrie.
Nous n’en étions pas là
heureusement !
Tout a été dit de ce qui devait, pouvait être dit
avant les débats.
Nous pouvons et devons
cependant répéter que l’ordre, nulle part, n’a jamais été troublé un instant –
que les arrestations effectuées n’ont donné lieu à aucun incident et que la
plupart sont même passées inaperçues – enfin, que l’ensemble de la population
malgache qui s’efforce chaque jour de nous donner de nombreuses preuves de
loyalisme est absolument étrangère à ces criminelles intrigues, les réprouve
hautement, et demande elle aussi le juste châtiment des coupables.
Dans le factum en
question, on affirme que l’administration a tout fait pour étouffer l’affaire.
C’est le comble de
l’absurde et de la mauvaise foi.
(À suivre.)
Le Tamatave
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