La politique toute de
faiblesse suivie par nos derniers gouvernants à l’égard de la race Hova nous a
valu le complot fomenté par quelques-uns d’entre eux pour le renversement de
notre gouvernement.
On a tout fait uniquement
pour cette race au détriment des autres peuplades. Considérés comme les plus
intelligents, les plus aptes à la civilisation, on a presque rendu aux Hovas
l’autorité, la prédominance qu’ils avaient avant la conquête. On les voit
aujourd’hui dans toutes nos administrations ; dans les villes et les
villages on ne rencontre que des Hovas galonnés, à rendre jaloux un gouverneur
général, représentant l’autorité supérieure et abusant de cette autorité pour
continuer à tyranniser ceux qui sont sous leur coupe, se retranchant toujours
et prudemment derrière des ordres supérieurs qu’ils prétendent avoir reçus. On
nous dira peut-être pourquoi ceux ainsi opprimés ne se plaignent pas. C’est
bien simple : l’indigène n’aime pas à se plaindre en général de ses
supérieurs, il craint trop et avec raison les représailles de toutes sortes
dont il serait par la suite la victime.
On a créé à grands frais
des écoles professionnelles, des facultés de médecine, etc., sur les hauts
plateaux. Quels sont les résultats obtenus ? Quels sont les fruits que
nous en avons retirés ?
La plus grande
ingratitude, la haine du vazaha.
Ces sont ces
intellectuels qui lèvent aujourd’hui l’étendard de la révolte ; et, pour
mettre leur projet à exécution, ils ne devaient reculer devant aucun crime.
Nous n’avons pas besoin
d’étrangers qui viennent nous imposer leurs lois et leurs coutumes, nous sommes
assez intelligents et capables de nous gouverner nous-mêmes, nous sommes mûrs
pour nous mettre en République.
Voilà le sinistre projet
qu’ils mûrissaient depuis plusieurs années, aidés et conseillés dit-on par nos
ennemis actuels.
Pour remercier la France
de tout ce qu’elle a fait pour eux, ces ingrats profitent de ce que tous ses
enfants sont à la frontière, défendant pied à pied le sol de la Patrie
outrageusement violé, pour lever l’étendard de la révolte.
(À suivre.)
La Dépêche malgache
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 48 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire