6 août 2018

Il y a 100 ans : Ce qu’on appelle encourager le colon


Le Djemnah quittait le port de Tamatave le 10 avril dernier au grand désespoir du commerce local qui maudissait une fois de plus « l’organisation administrative ».
Que s’était-il donc passé ?
Un fait banal à force de se répéter, mais qui n’en est pas moins déplorable, car il arrivera un jour où les colons se désaffectionneront de la métropole qui, vraiment, se moque trop d’eux.
Des commerçants de Tamatave avaient obtenu l’autorisation d’exporter à la Réunion et à Maurice diverses marchandises, notamment du riz et autres plus ou moins périssables. Les preneurs avaient conclu leurs achats à des prix assez élevés pour les avoir plus tôt en profitant du départ du Djemnah.
Tout s’annonçait bien lorsqu’au dernier moment, la Colonie fit savoir qu’elle réquisitionnait tout le vide du bateau et que les marchandises des particuliers partiraient par le prochain courrier, c’est-à-dire ce mois de juin, au plus tôt.
Devant ce coup du sort, les commerçants lésés signèrent une pétition adressée au gouverneur général. Dans cette pétition qu’appuyait l’administrateur-maire, les signataires demandaient qu’on réquisitionnât le Sidon pour emporter les marchandises à la Réunion et à Maurice.
Le courrier qui nous est arrivé ne dit pas si leur désir a été exaucé.

Les patentes

Estimant comme insuffisamment étudié et susceptible d’apporter des troubles dans certaines industries, ou tout au moins de leur imposer des charges exagérées, l’arrêté du 5 décembre dernier, inséré à l’Officiel du 10 décembre, qui modifie l’arrêté sur les patentes, la Chambre consultative de Tananarive a émis le vœu que cet arrêté ne soit pas appliqué avant une nouvelle étude et une complète révision.

Le ricin à Madagascar

M. Dussac, originaire de la Réunion, vient d’être chargé par le sous-secrétaire de l’Aéronautique d’une mission à Madagascar en vue d’intensifier la culture du ricin. M. Dussac, qui doit partir incessamment, emportera quelques tonnes de graines de première qualité qu’il utilisera, sitôt débarqué.
Le Courrier colonial


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