Le dernier courrier de l’océan Indien nous apporte le compte
rendu de la dernière assemblée générale de la Chambre des Mines de Madagascar à
Tananarive.
M. Bourdariat, co-directeur et président, a lu le rapport
concernant les travaux de la Chambre pendant l’année 1917.
Au cours de cet exercice, les mines communes ont continué à
se développer en dépit des crises de transports et de main-d’œuvre auxquelles
sont venues se joindre celles de la monnaie divisionnaire et du ravitaillement
des exploitations.
Poursuivant sa marche ascendante, la production du graphite
a atteint 35 000 tonnes environ contre 25 000 en 1916 ;
malheureusement le marché européen n’a pu absorber toute cette production d’où
est résultée une baisse sensible des cours et la formation de gros stocks tant
à Madagascar qu’en France. La Compagnie a demandé d’exporter directement le
graphite aux États-Unis ; cette solution pourrait améliorer la situation à
condition, toutefois, d’avoir en même temps le tonnage nécessaire.
Les mines d’or et de pierres précieuses ont été moins
prospères que les mines de graphite, celles-ci attirant, par des salaires plus
élevés et moins aléatoires, la main-d’œuvre de celles-là.
M. Bourdariat a fait ressortir que la Chambre n’a
négligé aucun des problèmes qu’a engendrés la situation actuelle, n’épargnant
aucune démarche auprès des pouvoirs publics pour les solutionner au mieux des
intérêts miniers. Mais il reste encore beaucoup à faire. La crise des
transports maritimes a été quelque peu atténuée par l’affrètement d’un vapeur
par la colonie et la conservation sur la ligne de l’océan Indien de plusieurs
navires désignés pour aller naviguer dans d’autres mers. Néanmoins, les ports
et le carreau de la mine sont encombrés de gros stocks attendant vainement leur
embarquement ; de nouvelles restrictions de tonnage – probables – ne
feraient qu’aggraver la situation.
Les difficultés de main-d’œuvre constatées en 1916 se sont
accentuées en 1917, causées par une demande excessive et la hausse des
salaires. Il y a aussi la rareté de la monnaie divisionnaire dont il faut faire
état.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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