Sous ce titre, notre confrère La Tribune publie, dans son numéro du 12 juillet, sous la
signature de Pierre d’Ilafy, un article dont le but évident est de faire croire
au bon public qu’il n’y a jamais eu à compter pour notre graphite sur le
débouché américain.
Ceci est en tous points inexact. L’Amérique consomme
annuellement, en dehors de graphites de Ceylan, une vingtaine de milliers de
tonnes qu’elle retire de ses mines
Or, nous persistons à affirmer que, sans l’incurie de nos
gouvernants et les agissements aussi coupables que maladroits du fameux Consortium, cette quantité de
20 000 tonnes annuelle aurait pu être fournie par Madagascar.
Nous répétons que les Américains ne se sont résolus à
exploiter leurs mines que devant le refus qui leur a été opposé avec
persistance, d’exporter directement les graphites de Madagascar aux États-Unis.
Ceci est un fait contre lequel aucune argutie ne saurait
prévaloir.
Du reste, personne ne comprendra pourquoi les gouvernements
(tant de la Métropole que de la Colonie) se sont obstinés à refuser
l’exportation directe en Amérique demandée à cor et à cris par les véritables
intéressés.
En supposant même que cette mesure n’ait pas dû donner de
résultats effectifs au point de vue de l’exportation de nos graphites, nos
gouvernants ne risquaient rien de la prendre. Ils auraient, ce faisant, donné
satisfaction et à nos amis américains et aux exploitants malgaches.
Malheureusement, ils n’en ont rien fait ! Ils avaient
sans doute de puissantes raisons pour agir ainsi ; ce sont ces raisons que
nous demandons à connaître…
Mais il y a beaucoup de chances pour que notre curiosité,
sur ce point, n’obtienne jamais satisfaction ! Et pour cause…
Le Tamatave
Pour n’en pas pleurer
De la Tribune de
Madagascar :
Le Bagdad, à peu
près remis de son curieux mal au ventre, ne va plus en France. Il est allé à
Majunga où il a chargé du riz réquisitionné pour les Réunionnais… qui répètent
à grands cris qu’ils n’en ont pas besoin.
Dans l’Apocalypse, on lit : « … Quand la
Bureaucratie se fera Négociante, on verra apparaître des bêtes étranges, dévorantes… »
Le Courrier colonial
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