22 décembre 2019

Il y a 100 ans : L’avenir de la motoculture aux Colonies (1)


La motoculture serait-elle d’une application possible et pratique dans les colonies françaises ? Sans hésitations nous répondrons par l’affirmative, car si la main-d’œuvre y est moins chère qu’en France elle y est plus rare, si les bœufs y sont relativement bon marché, ils rendent peu en force et en travail, à peine un tiers d’hectare par jour, tandis qu’avec les engins de culture mécanique, le rendement peut être, suivant la profondeur de défoncement ou du labour, de 1 à 8 hectares par journée de dix heures. Nous avons vu fonctionner à Aix, dans des terres dures et sèches, divers appareils de la traction mécanique, tous ont fait de bon et rapide travail et nous ne doutons pas que les trop rares sucriers de la Réunion, les planteurs de café, manioc, vanille, trouveraient avantage à labourer leurs terrains en employant des motoculteurs.
Les plantations coloniales n’ont pas besoin d’un défoncement à 60 centimètres comme on doit le faire en France pour la vigne ; un labourage de 25 à 30 centimètres serait suffisant pour la canne à sucre ; 20 à 25 centimètres pour le manioc ; 20 centimètres pour la vanille ; des charrues à trois et quatre socs suivis de scarificateurs prépareraient facilement, en une seule passe, les terres à cultiver avec une grande économie de temps et de main-d’œuvre. Mais le rendement des moyens mécaniques étant d’autant plus grand qu’ils s’appliquent à de plus grands espaces, il est essentiel d’avoir à traiter de grandes surfaces pour que l’amortissement du matériel puisse se faire dans de bonnes conditions ; la chose est facile, si plusieurs planteurs voisins se réunissent pour acheter et se servir du même appareil.
Ils se différencient par le mode de remorque des outils de travail (traction directe ou traction à câble) ; la source d’énergie est l’essence de pétrole, l’alcool ou le pétrole. Les tracteurs à traction directe sont d’un prix plus abordable vu leur simplicité ; leur infériorité réside dans le fait que l’appareil nécessite la dépense d’une partie de l’énergie de son moteur pour son déplacement et aussi que l’exécution les labours est mise à la merci du terrain qui doit être plat ou en très légère pente.
(À suivre.)
Le Tamatave



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