13 décembre 2019

Il y a 100 ans : Pour la mise en valeur de la Grande Île (1)


Des Alpes industrielles :
M. Schrameck, Gouverneur Général de Madagascar, vient de rentrer en France. En congé régulier, il va se reposer en Vichy pendant quelque temps, après avoir conféré avec le ministre des Colonies.
Interviewé à son arrivée à Marseille, M. Schrameck a parlé de Madagascar avec beaucoup d’enthousiasme ; il a monté moins de satisfaction en ce qui concerne l’administration et la mise en valeur de la grande colonie qu’il gouverne.
— Madagascar, a-t-il déclaré, est un pays admirable, d’une incomparable richesse tant au point de vue agricole qu’au point de vue minier.
D’un voyage à travers la Grande Île, il a rapporté cette impression que la première et la plus urgente réforme à faire était l’organisation complète d’un service médical et d’un service d’hygiène. Les médecins manquent, il faut de toute nécessité les attirer dans ce pays où trop de gens succombent faute de soins.
— La grippe espagnole, dit-il, a fait 30 000 victimes et les corps pourrissaient sur la voie publique, dans l’impossibilité où nous nous trouvions de pouvoir les faire enterrer.
« Des enfants vont encore tout nus par habitude et aussi dans l’impossibilité où sont les parents de se procurer un tissu convenable. Avec cela, insuffisamment nourris, ils dépérissent et succombent sous les effets néfastes du paludisme que propagent les marais encore non asséchés. Sur les hauts plateaux, c’est la bronchite qui fait dans leurs rangs des ravages considérables. »
Organisation d’un service médical, création d’un service d’hygiène ; à ces réformes une autre réforme est liée : celle de l’enseignement professionnel. C’est par là qu’on arrivera à une meilleure utilisation de la main-d’œuvre ; c’est par là qu’on habituera progressivement les indigènes à des recherches de confort qui amélioreront sensiblement et leur santé morale et leur santé physique.
Parlant ensuite de la situation économique du pays, M. Schrameck déclare :
— Madagascar manque de l’outillage nécessaire pour la mise en valeur d’un territoire aussi immense ; pas de routes, peu de chemins de fer.
(À suivre.)
Le Tamatave



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