(Suite et fin.)
À notre avis de vieux planteur, les tracteurs à treuil sont
à employer de préférence : ils laissent moins de fourrières aux bouts du
champ labouré, ils peuvent être placés sur les chemins d’exploitation et toute
la force de leurs moteurs est employée pour l’outil de travail. Il est aussi à
considérer que dans les cultures en plaine, de nombreux canaux de drainage gêneraient
beaucoup les tracteurs à traction directe (sauf ceux à chenilles) et que, dans
les terrains en pente, les tracteurs à treuil placés sur les chemins
permettraient tous les travaux, tandis que les tracteurs directs ne pourraient
gravir ces pentes tout en remorquant la charrue.
Les tracteurs pour travaux courants ont une force de 10 à 30 HP,
mais il en existe de plus faibles pour la culture des plantes faites en sillons
espacés de 50 centimètres à 1 m. 50 par binage, sarclage ou
léger labourage. Tous ont une poulie qui, avec courroie, peut actionner les
machineries d’une ferme.
1° Conduite des
moteurs. – Il suffit de connaître le moteur d’automobile pour être à même
de conduire un tracteur quelconque ; quelques pièces de rechange sont
nécessaires, ainsi qu’un ouvrier mécanicien pour les réparations.
2° Carburant.
– Le carburant par excellence est de l’essence de pétrole ; mais, coûtant
en ce moment 1 f. 25 le litre, il reviendrait à près de 2 francs
aux colonies, ce qui serait trop cher, les tracteurs consommant de 25 à 30 litres
de carburant par hectare labouré. Il faudrait donc préférer l’emploi de
tracteurs marchant au pétrole lampant après quelques minutes de mise en marche
à l’essence ; nous verrons plus tard qu’il en existe ayant fait leurs
preuves. Mais ce qui pourrait résoudre avantageusement ce point important, ce
serait l’usage de l’alcool provenant de la distillation des mélasses ou du
manioc, à condition que le gouvernement en permette l’emploi avec dénaturant n’abîmant
pas les cylindres et en l’exonérant de tous droits. Cet alcool pourrait se vendre
0 fr. 50 à 0 fr. 60 le litre et les colons auraient ainsi
un carburant bon marché qui pourrait leur permettre l’emploi de moteurs
mécaniques pour le labourage et tous les travaux de ferme.
Henri
Touchais.
Le Tamatave
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