(Suite et fin.)
Mes hésitations ont disparu quand j’ai lu les déclarations
ci-dessus.
L’histoire nous dira plus tard ce que vous avez fait, et ce
que vous n’auriez pas dû faire, pendant les premières années de la guerre à
Marseille.
Mais, malgré votre habilité et votre « souplesse »
auxquelles je me plais à rendre hommage, je ne crois pas que vous puissiez
vous-même entraîner à votre suite, surtout après le tableau que vous venez de
faire de Madagascar, des industriels sérieux, qui n’ont pas l’habitude comme on
dit dans notre vieille région dauphinoise de « travailler pour le roi de
Prusse ». Madagascar a un climat un peu rude, mais non aussi meurtrier et
impossible à supporter que vous voulez bien le dire.
C’est un pays dont il ne faut pas cacher les mauvais côtés, mais
où il y a beaucoup à faire. Nous le discuterons, si vous le voulez.
Reposez-vous à Vichy, Monsieur le Gouverneur Schrameck, vous
en avez grand besoin. Les administrateurs coloniaux de carrière et les
officiers qui connaissent à fond Madagascar se chargeront bien de diriger ce
pays en votre absence ; et il ne s’en trouvera pas plus mal.
Et je me surprends, en terminant, à méditer vos paroles
profondes :
« Que l’on balaie les spéculateurs d’abord, et les
incompétents ensuite, et Madagascar sera ce qu’il doit être un des plis beaux
fleurons de notre domaine colonial. »
M. du
Peloux.
Bonne
nouvelle pour nos producteurs de caoutchouc
De L’Information :
Des indices significatifs se sont manifestés la semaine
dernière sur le marché du caoutchouc à Londres. On a commencé à monter, et il
est certain que l’Europe Centrale cherchera à satisfaire ses besoins en
caoutchouc. L’expérience a prouvé que les fabrications artificielles ne donnent
pas de résultat appréciable.
Enfin, la quantité d’automobiles circulant en France et dans
le monde entier est destinée à augmenter considérablement. La consommation va
donc progresser dans des proportions extraordinaires, et le moment approche où
les expéditions se feront plus facilement, l’amirauté anglaise ayant rempli ses
obligations les plus impérieuses. Il est donc naturel que la spéculation
commence à escompter l’avenir et la fermeté des valeurs de caoutchouc semble s’inspirer
des raisons les plus valables.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 83 titres parus à ce jour.
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