10 octobre 2017

Il y a 100 ans : Le Général Nicol

Le Général de Division Nicol, qui vient prendre le commandement des troupes, est arrivé dans la nuit de lundi à mardi en rade de Tamatave par le Djemnah. Hier mardi à 8 h., il est descendu à terre, où les troupes de la garnison, environ 2 000 hommes, lui ont rendu les honneurs.
Aussitôt arrivé à l’Hôtel du gouvernement, il a reçu, ainsi que l’exige le Protocole, les corps constitués, le Tribunal, les représentants des puissances étrangères et les chefs de tous les services en résidence à Tamatave. Son affabilité a fait la meilleure impression sur tous ceux qui l’ont approché.

Le départ des courriers pour Madagascar

Les départs probables pour Madagascar, au cours des mois prochains, peuvent être établis approximativement de la manière suivante grâce aux renseignements que l’Union Coloniale Française a pu recueillir :
Juillet. Ville d’Oran, Eftikia Vergotti, Sydney, Caucase.
Août. Ville de Verdun, Ville d’Alger, Calédonien, Ispahan.
Septembre. Ville de Majunga, Ville de Bordeaux, El Kantara, Crimée.
Octobre. Trasos Montes, Ville de Marseille, Melbourne, Océanien.
Novembre. Eugène Grosos, Ville d’Arras, Havraise, Néra.
Décembre. Ville d’Oran, Ville de Verdun, Ville d’Alger, Natal, Sydney.
Toutes ces indications sont sous réserve des réquisitions possibles de l’État.

Le riz

Il y a, paraît-il, dans certaines zones de Madagascar, notamment à Majunga, des stocks de riz qui, amenés dans les régions où cette denrée fait défaut, serviraient à arrêter la crise qui sévit à cette heure. Nous croyons savoir que l’administration prend des mesures à cet effet.

Nouvelles militaires et maritimes

On nous a demandé pourquoi Le Tamatave ne publiait pas le mouvement des troupes ainsi que celui des bateaux sortant des ports de notre colonie qui les emportent vers l’Europe.
Outre que, dans l’intérêt de la défense nationale, cela est défendu, mais ayant dans le temps publié des informations de cette nature empruntées à des confrères de la Colonie, des journaux de la capitale qui ont voulu les reproduire se sont vus censurés et dans l’impossibilité de les publier, bien que les bateaux en faisant l’objet fussent depuis longtemps arrivés à Marseille.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

9 octobre 2017

Il y a 100 ans : Les feux de brousse dans la province de Farafangana

Par décision provinciale du 15 juin 1917 du chef de la province de Farafangana, approuvée par le Gouverneur Général, les incendies pour le renouvellement des pâturages sont autorisés de juillet à novembre et ne pourront être allumés à moins de 2 kilomètres des massifs forestiers et des plantations.
Les auteurs de feux de brousse allumés à l’intérieur de ces zones d’interdiction seront passibles des peines prévues par l’article 114 du décret du 28 août 1913, modifié par le décret du 23 septembre 1916, et par l’article 458 du Code pénal, s’il y échet.
En dehors des zones d’interdiction, les feux de brousse ne pourront être allumés que sur autorisation des chefs de district et de leurs délégués. L’autorisation ne sera accordée qu’à 500 mètres au moins des villages, cultures indigènes, travaux d’art, lignes télégraphiques, bouquets d’arbres importants et en général de tous points qu’il importe de protéger dans l’intérêt public.
Les feux dûment autorisés ne pourront être allumés que de jour, par temps calme ; les arbres ou bouquets d’arbres disséminés dans la brousse et en général toutes productions du sol, ainsi que tous ouvrages ou constructions qui devront être protégés devront être isolés de l’incendie par un défrichement circulaire d’une largeur de 30 mètres au minimum.
Toutes mesures nécessaires devront être prises pour empêcher la propagation de l’incendie. Le feu ne pourra être mis qu’après avis aux autorités indigènes locales, chefs de gros village, des quartiers de fokontany.
Les auteurs de feu de brousse allumés sans autorisation, en dehors des zones d’interdiction absolue, et ceux qui, dûment autorisés, ne se seraient pas conformés aux dispositions ci-dessus ou bien auraient par ces feux occasionné des dégâts seront, suivant les cas, passibles des peines et réparations civiles prévues ou visées par les articles 4 et 5, paragraphe 1er, de l’arrêté du 13 février 1907.

Journal officiel de Madagascar et dépendances

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

7 octobre 2017

La peste à Madagascar

On ne va pas, ici, suivre au jour le jour l'actualité d'une épidémie qui réveille des peurs ancestrales et plonge un pays dans la stupeur. La vocation de la Bibliothèque malgache est plutôt de considérer le présent à la lumière du passé ou, si vous préférez, d'apporter aux lecteurs les expériences du passé afin qu'ils puissent, ou non, en tirer des leçons.
Dans cet esprit, un ouvrage consacré à La peste à Madagascar est en cours de réalisation et sera sous peu disponible à la vente, dans les formats numériques habituels, à un prix modéré malgré le temps et l'énergie qu'il aura mobilisés.


Dès aujourd'hui, et pendant quelques semaines, le quotidien Les Nouvelles en publiera des extraits. Les habitués du journal papier les trouveront à l'emplacement où ils lisaient, depuis quelques années, la chronique Madagascar il y a 100 ans - chronique qui reprendra ensuite ses droits. Les lecteurs sur Internet devraient trouver, chaque jour, un épisode de ce feuilleton tragique dans la page Elucubrations qui regroupe des chroniques issues des publications de NewsMada.

6 octobre 2017

Il y a 100 ans : La main-d’œuvre indigène (4)

(Suite et fin.)
En ce qui touche au conseil d’arbitrage, le colon possède un domicile fixe et des biens au soleil. L’indigène le trouve donc facilement. Mais, si c’est le colon qui veut poursuivre l’indigène, où le trouvera-t-il ? Et si par hasard il arrive à lui mettre la main dessus et à le faire condamner, sur quoi fera-t-il porter la condamnation et prendra-t-il les dommages intérêts qui lui sont dus ?
Le conseil d’arbitrage, sur la côte Est, du moins, n’est plus qu’une institution inique et contraire à toute justice, tant que l’indigène n’aura pas un état civil et un livret qui garantisse son identité.

Nouvelles de Sainte-Marie de Madagascar

27 juillet 1917
Dans la nuit du 21 au 22 juillet, le vapeur Sidon, commandant Lazarani, en levant son ancre pour appareiller, a eu des difficultés de hissage ; c’était une autre ancre accrochée à celle du Sidon qui, par son poids de 4 à 5 tonnes environ, occasionnait une certaine résistance. Mais le courageux personnel du bord fit monter l’ancre et l’attacha à l’avant du navire.
Le dimanche matin (22) à 6 heures, le 2e capitaine se rendit à terre auprès de M. J. Boyer, correspondant des M. M., pour avoir un chaland avec double équipage afin de recevoir ladite ancre et la transporter au barachois d’Ambodifotatra. Malgré le mauvais temps, le correspondant eut vite trouvé des journaliers pour armer le chaland et se rendre au long du Sidon.
À 5 heures de l’après-midi, cette masse de fer était installée dans l’embarcation et conduite au bassin du barachois.
À la connaissance de plusieurs personnes, cette ancre est celle du vapeur Melbourne, commandant Lévêque, tombée à la mer par suite de la rupture de la chaîne en faisant mouillage à 30 mètres de fond le 18 octobre 1914.
Une preuve de propriété pour la compagnie des M. M. : c’est exactement le bout de la chaîne de la longueur d’un demi-maillon resté avec l’ancre ainsi que le bon état qui témoigne du maximum de séjour sous l’eau, soit 3 années.
Un observateur.

Le Tamatave

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5 octobre 2017

Il y a 100 ans : La main-d’œuvre indigène (3)

(Suite.)
Ils sont donc des frères en état de minorité complète, ignorants et incapables de se conduire par eux-mêmes. Il nous incombe dès lors le devoir absolu de les éduquer et de les diriger.
Est-il permis à nos jeunes frères d’échapper aux devoirs que, dans leur propre intérêt, nous avons cru devoir leur imposer ? Personne ne l’admettra.
Même parmi ceux qui travaillent, à de rares exceptions près, le sans façon, on ne peut plus irrespectueux, avec lequel ils traitent leur patron, surtout lorsque celui-ci est un Européen, est à peine croyable. Entre eux, ils ne désignent ce dernier que par un sobriquet qui caractérise le défaut culminant qu’ils ont découvert en lui.
Qu’une observation faite par lui ne leur convienne pas, quelque justifiée qu’elle soit, ils le plantent là, quelque pressé que soit le travail, quelque dommage qui puisse en résulter pour leur patron, sans terminer le mois pour lequel ils se sont engagés, ni même quelquefois la journée commencée.
Bien mieux, si le bruit d’une fête arrive jusqu’à eux, ou si un enterrement passe dans le voisinage, – car un enterrement est pour eux une très grande fête où l’on se soûle et où l’on fait ripaille, – ils n’hésitent pas à planter là leur travail, sans crier gare et sans même avertir leur employeur.
Cela ne les empêche pas de venir aussitôt après réclamer insolemment le montant de ce qui leur est dû.
Et vite de vous exécuter, car sans cela le conseil d’arbitrage vous attend.
Le conseil d’arbitrage !!! Ah ! quel bon boulet nous a légué là le socialiste Augagneur. Ce n’est pas qu’en elle-même cette institution ne soit pas une admirable chose. Dans l’Émyrne et le Betsileo elle donne peut-être de bons résultats. Mais, appliquée dans le reste de la colonie, notamment sur la côte Est, où l’indigène n’a pas de domicile fixe, et change de nom plus souvent que de chemise, cette institution n’est plus qu’un déplorable anachronisme.
À ce sujet, il est à remarquer que l’administration centrale prend souvent des mesures englobant la colonie entière sans tenir compte des milieux, des différences de zones, de la mentalité malgache, et surtout sans consulter les intéressés. C’est une sorte de lit de Procuste, auquel tous doivent s’ajuster.
 (À suivre.)

Le Tamatave

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4 octobre 2017

Il y a 100 ans : La main-d’œuvre indigène (2)

(Suite.)
Tous sans doute n’ont pas des allocations pour entretenir leur paresse, mais les propriétés voisines des « vazaha » sont là, complantées de manioc ou autres denrées, et si quelques pieds, chaque nuit, viennent à manquer à l’orée de la brousse, les sangliers sont là, pour charger avec ce méfait. Ils ont bon dos et ne protesteront pas.
Du reste, ici même, dans le village de Tanambao et jusque dans les rues de Tamatave, ne trouve-t-on pas, à tous les coins de rue, des groupes de Malgaches en pleine force, déambulant, solennellement drapés dans leur lamba de propreté douteuse ?
Si par hasard vous cherchez des ouvriers, ne commettez pas l’imprudence de vous adresser à eux, car vous seriez singulièrement reçu. Et cependant ils sont sans domicile fixe, et surtout sans occupation d’aucune sorte, mais ils ont payé « la carte », ils sont donc en règle avec l’administration, bien qu’ils soient loin de l’être envers la société pour laquelle ils constituent une charge et même un danger, car c’est aux dépens d’elle qu’ils vivent.
Sous les anciens rois de l’Émyrne, les indigènes étaient astreints au travail ; aussi l’abondance régnait parmi eux. Mais M. Augagneur est venu, et malgré sa prudence et sa grande intelligence, croyant sans doute s’adresser à ses électeurs de la Croix-Rousse, il lui est échappé de formuler ce principe néfaste : Le Malgache est libre de ne pas travailler !
Cette formule a produit les résultats les plus déplorables et nous allons indiquer quels remèdes pourraient être apportés à ce mal.
Profitant de ce droit à la paresse qui lui a été reconnu, le Malgache en use et en abuse de la façon la plus déplorable et au grand préjudice de la colonisation.
Ils sont nos frères, ont bêlé quelques humanitaristes inconscients ; et nous ne devons former qu’une même famille. D’accord ; mais dans cette famille nous avons largement acquis le droit d’aînesse par plusieurs siècles de culture et de civilisation. Vouloir du jour au lendemain faire des indigènes, hier encore à l’état sauvage, nos égaux constitue une utopie, dont l’absurdité ne se discute même pas.
(À suivre.)

Le Tamatave

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2 octobre 2017

Il y a 100 ans : La main-d’œuvre indigène (1)

Un ami est venu nous conter ce qui suit avec prière de le porter à la connaissance de M. qui de droit. Nous nous empressons de lui donner satisfaction.
Il y a trois jours, je revenais de la brousse avec mes porteurs et mes bourjanes, lorsque, arrivés près de Tamatave, l’un de ces derniers tombe malade. Ayant remarqué un village tout proche, vers lequel d’ailleurs les sons d’une musique malgache attiraient notre attention, je conçus l’espoir d’y trouver une aide pour finir d’arriver à Tamatave, dont à peine deux kilomètres nous séparaient.
Dans la case où avait lieu le concert, j’ai trouvé une demi-douzaine de jeunes gens de dix-huit à trente ans qui, assis en rond sur des nattes, s’évertuaient à tirer de leurs instruments primitifs des sons plus ou moins harmonieux, destinés à frapper l’ouïe de deux dames qui devaient être les propriétaires de la case. Celles-ci, assez proprement vêtues, écoutaient avec une satisfaction visible le concert qui leur était donné.
Je demande un homme de bonne volonté pour nous aider à gagner Tamatave, l’affaire d’une demi-heure tout au plus, et en payant bien entendu. Un éclat de rire homérique accueillit ma proposition. Eux, travailler !…
Allons donc !… Et le plus dégourdi de la bande, s’exprimant en français assez correct, me fit connaître qu’ils étaient allés à l’école, par suite ils ne pouvaient se commettre à remplir l’office de bourjane, que pour son compte il briguait un emploi de planton, etc., etc.
Piqué au vif, j’ai pris des renseignements.
Ces dames avaient leurs maris ?… au front et à ce titre recevaient une allocation de la colonie, et ces Messieurs venaient les consoler de l’absence du mari, tout en prenant leur part dans l’allocation.
C’est là la moralité malgache la plus pure.
Réfléchissant, je me suis souvenu que tout le long du chemin, nous avions entendu des concerts semblables dans les villages que nous avions traversés. En revanche nulle part nous n’avions trouvé d’indigène travaillant son champ ou préparant son terrain pour une culture quelconque.
(À suivre.)

Le Tamatave

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1 octobre 2017

Il y a 100 ans : Vin d’honneur offert à M. Garbit à l’occasion de son départ de la Grande Île (2)

(Suite et fin.)
Nos meilleurs vœux et nos souhaits vous accompagnent, Monsieur le Gouverneur général, nos pensées vous suivront partout où vous irez et, arrivé là-bas, vous pourrez être fier de vos enfants malgaches ; vous pourrez dire en toute confiance à M. le Président de la République qu’en nous, la France a des enfants qui la chérissent, qui sont toujours prêts à répondre à son appel et qui sont disposés à donner pour elle jusqu’à leur vie.
« Avant de vous serrer la main et de vous dire au revoir, nous vous prions respectueusement de vouloir bien accepter, avec le renouvellement de nos vœux pour votre brûlante collaboration à cette grande lutte, cet humble souvenir (une plaquette en or représentant le drapeau et le canon), marque de l’amour filial de la population malgache de Tamatave reconnaissante de l’œuvre que vous avez accomplie à Madagascar. Ce petit souvenir, Monsieur le Gouverneur général, quand les accalmies du combat vous permettront d’y jeter un regard ou d’y consacrer une pensée, vous rappellera qu’à Madagascar et à Tamatave en particulier, vous avez des administrateurs, qu’à Madagascar, vous avez des Malgaches qui vous aiment et qui s’efforcent sans cesse de suivre vos précieux conseils pour bien mériter le titre aujourd’hui si glorieux d’enfants de la France.
« Enfin, nous levons nos verres, Monsieur le Gouverneur général, en votre honneur, en vous présentant nos souhaits de bonne santé, de bonne traversée, et dans l’attente de votre retour parmi ce peuple qui vous est sincèrement attaché et au milieu de vos œuvres commencées après avoir moissonné votre part de lauriers. Nous buvons aussi au triomphe de la glorieuse France et de ses Alliés, à nos braves et chers soldats de la République. Que votre arrivée en France, Monsieur le Gouverneur général, rapproche le moment si entendu : La victoire finale.
« Vive la France. Vive Monsieur le Gouverneur général. Vive le colonel Garbit. »

Le Courrier colonial

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30 septembre 2017

Il y a 100 ans : Vin d’honneur offert à M. Garbit à l’occasion de son départ de la Grande Île (1)

C’est avec un réel plaisir que nous reproduisons la harangue prononcée en l’honneur de M. Garbit par M. David Romananjo, notable indigène de Tamatave, à l’occasion du vin d’honneur qui lui fut offert lors de son départ de la colonie ; elle synthétise magistralement le rôle que M. Garbit a rempli dans son proconsulat et les regrets qu’il laisse parmi les colons.
« Monsieur le Gouverneur général, les fonctionnaires, les notables, les commerçants et toute la population malgache de Tamatave se sont réunis aujourd’hui pour vous exprimer leurs profonds regrets d’être privés de votre bienveillant appui par suite de votre départ imminent, vous qui êtes leur bienfaiteur, leur vrai Ray Aman-Dreny.
« Il nous est impossible d’énumérer aujourd’hui les bienfaits que vous avez prodigués à notre pays malgache, car tout en apportant le concours patriotique le plus large à la mère patrie, hommes, argent et produits nécessaires à la défense nationale, vous avez su améliorer sans cesse le sort de la population indigène et assurer la vie économique de la Grande Île. Vous nous avez toujours donné de bons conseils, vous nous avez toujours guidés dans notre loyalisme indéfectible envers la France, vous nous avez encouragés à la servir avec zèle en nous efforçant d’intensifier la production du sol qui est nécessaire aussi bien à la Métropole qu’à la colonie. Et nous n’oublierons jamais, Monsieur le Gouverneur général, que c’est grâce à vous que nos désirs exprimés dès le début des hostilités sont aujourd’hui réalisés : vous nous avez accordé la faveur glorieuse de nous mettre en ligne auprès des vaillants soldats français pour défendre la France, notre mère patrie.
« Nous sommes profondément attristés de votre départ, Monsieur le Gouverneur général, mais notre consolation est de savoir que vous avez demandé vous-même à participer à cette guerre, guerre après laquelle la France victorieuse se trouvera plus grande et plus sublime encore que ne l’avait faite son grand passé. Nous savons que vous avez insisté pour remplir ce devoir sublime, pour combattre pour le droit et la liberté, côte à côte avec vos illustres collègues et anciens camarades de Madagascar, à la tête de vos jeunes Malgaches qui sont sur le front.
(À suivre.)

Le Courrier colonial

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29 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le départ de M. Garbit (3)

(Suite et fin.)
Les nombreux télégrammes adressés soit au président de la République, soit au ministre des Colonies, pour demander le maintien à Madagascar de M. Garbit, sont un éclatant témoignage des sympathies que ce haut fonctionnaire avait provoquées durant son gouvernement et des éminents services qu’il a rendus. Ces télégrammes émanaient de M. Bourdariat, au nom du conseil d’administration et de la plupart des groupements commerciaux et agricoles de la colonie, des colons de Nossi-Bé, d’Antsirabe, de Morondava, de Vatomandry, de Fort-Dauphin, de Majunga, de Fianarantsoa, etc.
Voici enfin le texte de la proclamation adressée par M. Garbit à la population de Madagascar à la veille de son départ :
« Au moment de quitter la colonie, je tiens à remercier de nouveau les colons et corps constitués de Madagascar de la collaboration si empressée et du concours si dévoué que j’ai toujours trouvés auprès d’eux. Ils peuvent être assurés que je n’oublierai ni leur dévouement à la chose publique, ni leurs marques si fréquentes de sympathie qui m’ont profondément touché. Je suivrai toujours leurs efforts avec le plus affectueux intérêt et tout mon dévouement leur reste acquis. Je remercie aussi les fonctionnaires de tous services et de tous rangs qui ont rivalisé de zèle pour assurer la marche des services publics malgré les nombreux vides causés par la mobilisation. À tous, j’adresse mes vœux de prospérité et de bonheur.
« Je félicite enfin les indigènes de leur loyalisme et de leur dévouement à la mère patrie. Qu’ils travaillent tous avec ardeur, ce qui est le meilleur moyen pour ceux qui restent de concourir à la victoire. La France ne les oubliera pas. »

M. Bergé

Nous relevons avec plaisir dans le dernier mouvement judiciaire colonial la nomination de M. Bergé, ancien juge-président à Majunga, comme procureur de la République à Tananarive, en remplacement de M. Magnon, nommé substitut du procureur général de Madagascar.
Nous félicitons vivement notre ami de cet avancement mérité.

Le Courrier colonial

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28 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le départ de M. Garbit (2)

(Suite.)
Le Gouverneur général remercia les colons et les fonctionnaires de s’être associés à cette manifestation de sympathie. Il dit combien il a eu à se féliciter du concours que tous lui ont donné. Cette unanimité dans une collaboration de tous les instants eut pour résultat d’amener la colonie à intensifier sa production et à fournir à la Métropole, pour la Défense Nationale, le maximum de ce qu’elle pouvait offrir.
À leur tour, le jeudi 7 juin, les indigènes notables et les fonctionnaires offraient au Gouverneur un vin d’honneur. Au cours de cette réunion, M. Garbit répondit aux porte-paroles du comité indigène qu’il était très sensible aux sentiments exprimés à son égard, mais qu’il l’était bien plus encore aux manifestations des indigènes envers la France. Après avoir félicité les orateurs de leurs sentiments de loyalisme, M. Garbit indiqua à ses auditeurs que non seulement ils devaient être loyaux, mais qu’ils devaient servir avec autant de zèle que ceux qui sont au front. Servir en s’employant à augmenter la production de ce pays, servir en cultivant ou en faisant cultiver toutes parcelles de terrains incultes, servir en s’employant à faire connaître dans l’intérieur qu’il est utile à la métropole et utile à la colonie que les cultures vivrières s’intensifient.
À son arrivée à Tamatave, M. Garbit a été également l’objet de multiples manifestations de sympathie. La population européenne lui offrit un vin d’honneur, organisé par les représentants les plus qualifiés du commerce tamatavien. Toute la population avait tenu à se rendre à cette réunion, qui fut empreinte d’une grande cordialité. Un discours fut prononcé par M. Caucé, directeur de la Compagnie du wharf, et par M. Ramananjo, au nom de la population indigène. Enfin, le Gouverneur général s’est embarqué le 25, au milieu d’un grand concours de population. Il fut salué à bord une dernière fois par M. l’administrateur en chef Hesling, son successeur temporaire, et par un grand nombre de notabilités de l’île, colons, fonctionnaires et notables indigènes.
 (À suivre.)

Le Courrier colonial

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25 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le départ de M. Garbit (1)

Maintenant que M. Garbit a touché le sol français (il a débarqué à Marseille le 26 juillet dernier, du Sydney), nous pouvons nous étendre davantage sans crainte d’être taxé d’impartialité pour tel ou tel gouverneur.
On sait que M. Garbit, qui administrait depuis trois ans la colonie, avait, à diverses reprises, demandé à être mobilisé et que le ministre des colonies a fait droit à sa demande. Dès que cette nouvelle fut connue dans la colonie, des manifestations de sympathie eurent lieu dans tous les centres en faveur de M. Garbit et les assemblées locales tentèrent d’obtenir son maintien dans la Grande Île.
Avant de quitter la colonie, le Gouverneur général a reçu à la résidence, le 30 mai, les colons, officiers et fonctionnaires. La colonie européenne s’y était rendue au grand complet.
En quelques mots, M. Garbit remercia très vivement les personnes présentes. Tout en se déclarant heureux d’avoir obtenu l’autorisation d’aller rejoindre au front ceux qui étaient partis pour répondre à l’appel de la mère patrie, il dit ses regrets de quitter la colonie. M. Carter, consul des États-Unis, et M. Smith, consul par intérim de l’Angleterre, au nom de leurs compatriotes et en termes heureux, exprimèrent ensuite les regrets que leur causait le départ du chef de la colonie. Enfin, M. Gros, membre du conseil d’administration de la colonie, au nom des colons, rappela en quelques mots l’œuvre poursuivie par M. Garbit à Madagascar.
Pendant le mois de juin, la population n’a cessé, par des manifestations répétées, de montrer la sympathie qu’elle a toujours éprouvée pour son Gouverneur général. C’est ainsi que la population européenne de Tananarive offrit au Gouverneur général un vin d’honneur auquel assistait la presque totalité de la population européenne de la capitale, soit près de cinq cents personnes. M. Bourdariat, membre du conseil d’administration, exprima, au nom des colons, les sentiments de reconnaissance et les regrets de tous. Puis l’administrateur Hesling, appelé à assurer l’intérim du gouvernement général, parla au nom de tous les fonctionnaires de la colonie, qui n’eurent qu’à se louer de la sollicitude que M. Garbit a toujours manifestée pour eux.
(À suivre.)

Le Courrier colonial

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23 septembre 2017

Il y a 100 ans : La méningite et la rougeole à Tananarive

Quelques familles ont été émues par la nouvelle que ces épidémies sévissaient à Tananarive. Elles pourront être rassurées par la lecture des renseignements suivants puisés à bonne source.
Tananarive, le 22 juillet 1917
Il est exact que la rougeole et la méningite cérébro-spinale ont fait leur apparition au Bataillon de l’Émyrne, mais jusqu’ici elles n’ont touché, l’une et l’autre, que des jeunes gens de la classe 18. Il y a, je crois, quatre ou cinq méningitiques sur quatre cents hommes et sept ou huit rougeoleux.
La méningite n’attaque, paraît-il, que ceux dont le système nerveux est assez faible ou assez peu formé pour donner prise au microbe de cette maladie ; c’est pourquoi elle sévit surtout parmi les Malgaches qui épuisent leur système nerveux par leur inconduite ou par la boisson ; c’est pourquoi elle atteint non pas les Européens adultes, mais les enfants et les jeunes gens de la classe 18. Elle se manifeste d’abord par une sorte de fièvre, puis par des douleurs dans les articulations et dans la région des reins ; c’est-à-dire qu’elle commence par entamer la moëlle épinière par le bas puis elle monte petit à petit. Quand elle est arrivée au cou, le malade ressent des douleurs à la nuque qui font prévoir un dénoûment fatal à bref délai. Une fois arrivée au cerveau, on peut dire que c’est fini.
On a pris, bien entendu, des mesures de prophylaxie. La 4e Compagnie, composée de jeunes, a été transférée au Fort Duchesne, de façon à ne pas laisser les hommes si serrés dans les chambres ; on arrose celles-ci avec du sulfate de cuivre et du crésyl ; on devient sévère pour la propreté ; on donne à manger aux hommes un morceau de pain et un bifteck avant d’aller à l’exercice ; les infirmiers passent à midi dans les chambres pour mettre un préservatif (menthol, je crois) dans les fosses nasales des hommes, etc.
On voit par ces détails que le mal est enrayé et qu’il n’y a rien qui puisse inquiéter sérieusement.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

22 septembre 2017

Il y a 100 ans : Gouverneurs généraux (2)

(Suite et fin.)
Très maître de ses impressions, il a eu l’autorité, le discernement et la bienveillance qui font un chef.
Avec intelligence, le gouverneur général traça, puis réalisa le programme d’une œuvre considérable qui devait s’étendre sur de nombreuses années et dont les buts étaient nettement déterminés : la pénétration complète et l’occupation définitive du pays, une organisation administrative ferme avec une large décentralisation et un contrôle effectif, la constitution d’un cadre social dans lequel devront évoluer vers le progrès les peuplades barbares et sans cohésion disséminées sur toute l’étendue du territoire, la reconnaissance complète des richesses naturelles du sol et du sous-sol, l’étude rapide de l’outillage économique à donner à la Colonie et enfin la création de cet outillage.
La Guerre actuelle, en suspendant l’exécution de ce programme quasi terminé après un labeur long de six années, et pour l’achèvement duquel M. Merlin venait d’obtenir les subsides nécessaires sous la forme d’un emprunt de 171 millions, apporte au gouverneur général l’occasion de donner une nouvelle preuve de ses qualités éminentes de sang-froid et de prudence. C’est lui qui, dans une magnifique entente réalisée avec le général Aymerich, commandant des troupes de l’A. E. F., décida la reprise des territoires du Cameroun aliénés douloureusement en 1911, cette forme de « petite Alsace-Lorraine », comme il disait fort justement d’ailleurs. C’est lui qui prépara le plan d’offensive mûrement réfléchi et qui coordonna les efforts des alliés dans des entrevues historiques où il discuta sur la carte, avec le général Dobbel commandant le corps expéditionnaire franco-anglais, les manœuvres combinées qui devaient nous rendre rapidement maîtres de la Colonie allemande.
À Madagascar, M. Martial Merlin va trouver une colonie riche et en plein développement ; les brillantes qualités administratives du nouveau gouverneur général assurent d’avance à la Grande Île une ère toute de prospérité et de rayonnement économique.

Le Tamatave

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21 septembre 2017

Il y a 100 ans : Gouverneurs généraux (1)

Sous ce titre, le Courrier Colonial du 18 mai dernier publie un article de M. Henri Mailier, dans lequel il félicite M. Maginot de s’être affranchi des influences parlementaires qui auraient voulu des politiciens à la tête de chacun de nos gouvernements généraux, et d’avoir choisi, dans le corps colonial même, les hommes les mieux qualifiés pour occuper ces hautes fonctions.
Voici son appréciation sur M. Merlin, appréciation qui nous fait augurer un avenir de grande prospérité pour Madagascar et fait s’évanouir complètement les quelques appréhensions qui pouvaient encore rester sur son compte.

La personnalité sympathique de M. Martial Merlin est bien connue de nos lecteurs qui savent de quel beau passé colonial est faite la carrière du nouveau gouverneur général de Madagascar. C’est une grande figure de notre épopée africaine digne de Roume, dont il faut au Sénégal le dévoué collaborateur, et de Brazza, dont il continua au Congo l’œuvre pacifique en même temps que glorieuse.
C’est en 1908 que M. Merlin fut chargé, avec le titre de gouverneur général, d’organiser nos « possessions du Congo français et dépendances ». Une tâche immense, non au-dessus de ses forces, l’attendait à Brazzaville. Il fallait, en effet, organiser un empire pour lequel, par imprévoyance, on avait jusqu’alors refusé de demander à la métropole les subsides nécessaires pour l’ébauche d’un outillage économique ; il fallait enrayer le courant défavorable que les scandales de 1906 avaient créé en Europe ; il fallait achever la pacification des territoires du Tchad ; il faudra, par la suite, diriger et coordonner les efforts militaires qui devront mous rendre maîtres du Cameroun allemand !
Remédier à la situation, mettre de l’ordre et de la méthode, coordonner les efforts, préciser les responsabilités, ne rien heurter, ne rien brusquer dans la mesure du nécessaire, telle était la tâche qui incombait au gouverneur général.
Esprit méthodique et réfléchi, caractère ferme et consciencieux, d’une ténacité souple, M. Martial Merlin a donné la preuve qu’il était à la hauteur de la mission difficile qui lui était confiée.
(À suivre.)

Le Tamatave

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20 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le vin d’honneur (5)

(Suite et fin.)
Pour cela, il apporte une longue expérience des choses coloniales acquise dans d’autres pays où il a pu voir les fautes et les erreurs commises et se rendre compte des moyens de les éviter.
Dès son arrivée à Tananarive, il étudiera avec soin les questions intéressant la colonie, et s’il n’arrive pas à les résoudre toutes complètement, la faute en sera aux difficultés de l’heure présente.
Pour nous exciter à patienter, songeons à ceux qui, pour nous, se sacrifient à la frontière.
Ayons les yeux fixés sur la Métropole afin de mieux la servir et lui fournir tout ce dont elle a besoin, que Madagascar, pour sa part, s’est efforcé de faire jusqu’ici.
La guerre finie, par la richesse de ses colonies, la France est appelée à être plus grande qu’elle ne l’était avant.
Il termine en levant son verre à la commune de Tamatave, à la prospérité de Madagascar, à la France, aux nations alliées, à la victoire prochaine.
Au moment de se séparer, M. Merlin a renouvelé ses remerciements pour la belle manifestation dont il était l’objet, et assuré à la population de Tamatave qu’il descendrait des hauteurs (de Tananarive) le plus souvent possible pour venir se reposer sur la plage de Tamatave, et écouter les doléances des colons.
Ces paroles ont laissé la meilleure impression.

M. Merlin, en raison de notre bonne volonté, voudra bien nous excuser pour avoir si mal rapporté ses paroles, et surtout si mal traduit ses pensées, justifiant en notre personne la vérité du proverbe italien : Traduttore, traditore !

Le départ

Hier matin, à huit heures précises, M. le Gouverneur Général est parti pour la Capitale par train spécial. Il était accompagné de Madame Merlin, de son jeune fils, de M. et Madame Hesling et de son secrétaire particulier ; M. Assel. Dans le train sont montées également diverses personnalités de Tananarive venues à Tamatave pour saluer M. Merlin à son arrivée ; entre autres, M. Joly, l’éminent directeur de notre grand confrère La Tribune.

Le Tamatave

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19 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le vin d’honneur (4)

(Suite.)
Monsieur le Gouverneur Général,
Au nom des Corps constitués, Commission Municipale, Commission Consultative du Commerce et de l’Industrie, Comice Agricole, au nom de la population tamatavienne tout entière et en mon nom particulier, je vous souhaite la bienvenue parmi nous. Nous désirons vivement que vous, Madame Merlin et votre fils, vous trouviez au sein de notre grande famille malgache tout le bonheur désirable.
Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour adresser un salut fraternel à l’équipage, officiers, sous-officiers et matelots du croiseur Du Chayla qui vous a transporté jusqu’ici.
Nous sommes heureux de fêter sa visite en même temps que votre arrivée parce que nous le considérons en quelque sorte comme une délégation de cette phalange de héros qui, sur toutes les mers du globe, soutiennent si vaillamment l’honneur et la gloire du pavillon français.
Messieurs, levons nos verres et buvons : à M. le Gouverneur Général Merlin et à sa famille, à Messieurs les Officiers, Sous-Officiers et Matelots du croiseur Du Chayla, et aux glorieuses Marines françaises et alliées, à la France enfin, notre chère Patrie, champion éternel du droit et de la liberté et aux nombreuses nations qui luttent avec elle pour la défense du monde civilisé contre la barbarie scientifiquement organisée.

À ce discours, M. Merlin a répondu en remerciant d’abord M. Caucé pour les paroles de bienvenue qu’il lui a adressées, tant en son nom qu’au nom de la Commission Municipale, de la Commission Consultative du Commerce et de l’Industrie ainsi que du Comice Agricole, ces trois corps représentant les éléments dont se compose la colonie : administration, commerce et industrie, agriculture. Il a été très sensible à la réception si brillante et sympathique qu’il a reçues d’eux au nom de la population. L’administration a le devoir d’assister les hommes d’initiative qui viennent travailler à une plus grande France, en exposant dans les colonies leurs capitaux et leur santé. Pour lui, il les aidera de tout son cœur, et sera heureux de concilier leurs intérêts avec les intérêts généraux.
 (À suivre.)

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18 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le vin d’honneur (3)

… celle du développement des moyens de communications tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les premiers d’une exécution difficile et coûteuse dans un pays aussi accidenté que Madagascar ; et enfin celle qui tient au cœur de beaucoup d’entre nous, parce qu’ils y voient un élément de progrès pour le pays, de la participation des colons à l’administration de la Colonie, participation qui n’existe, jusqu’à présent, qu’à l’état embryonnaire. À ces questions d’ordre général et, si je puis m’exprimer ainsi, permanent, s’en ajoutent d’autres d’origine accidentelle, dont il faut rechercher les causes, soit dans les événements qui ensanglantent notre Mère Patrie et l’Europe entière, soit dans le cyclone qui a ravagé une grande partie de la colonie au mois de février dernier ; je veux parler principalement : de la crise qui sévit actuellement sur notre côte Est, et même en Imerina et au Betsileo, sur le riz, la base de l’alimentation indigène ; de la circulation monétaire, dont la difficulté s’accroît de jour en jour ; de la pénurie de plus en plus complète des moyens de transport de nos produits en Europe ; et enfin, en ce qui nous concerne particulièrement, nous autres Tamataviens, de la réparation des désastres causés par le cyclone de février et des moyens d’en prévenir le retour. Les trois premières des questions de cet ordre, la disette de riz, la difficulté de la circulation monétaire et de la pénurie de fret seront sans doute l’objet de vos vives préoccupations dès votre entrée en fonctions, car si des solutions rapides n’y étaient pas apportées, on pourrait craindre de prochains bouleversements dans notre vie économique, et peut-être des catastrophes.
Certes, ne nous illusionnons pas : la tâche est rude et il y a là de grosses difficultés à vaincre ; nous avons cependant pleine confiance que votre longue expérience vous permettra de les surmonter. Nous le souhaitons vivement, pour le bien général, et nous vous promettons de vous apporter sans marchander tout notre concours pour atteindre le but désiré par tous : la prospérité de plus en plus grande de ce tronçon éloigné de la Patrie qui s’appelle Madagascar !
 (À suivre.)

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