Vendredi dernier,
2 juin, dans la matinée, l’agent de police indigène Randriandreinony,
passant dans une rue de Tanambao, banlieue de Tamatave, a rencontré un Antemoro
étranger au village. Ayant réfléchi un instant, il s’est souvenu que, il y a
quelques années, étant de service à Diégo-Suarez, il avait conduit ce même
indigène devant la Cour criminelle de cette ville qui l’avait condamné aux
travaux forcés pour assassinat d’un prospecteur, et dont l’évasion de Nosy-Lava
avait été signalée en janvier dernier. C’était Varimana.
S’étant approché pour
l’arrêter, Varimana a pris la fuite ; l’agent s’est mis à ses trousses,
mais ce n’est qu’en dehors du village de Tanambao qu’il a pu le rejoindre. Là,
une lutte corps à corps a eu lieu entre les deux hommes, lutte qui a duré près
de vingt minutes et à la fin de laquelle l’agent de police a réussi à maîtriser
son adversaire. Heureusement que Varimana n’était pas armé, car comme il l’a
dit lui-même aux inspecteurs de police : « Je regrette bien de
n’avoir pas été armé, car si j’avais eu seulement un couteau j’aurais zigouillé l’agent et on ne m’aurait pas
attrapé. »
Amené au poste de police
de Tanambao, ce doux personnage, à qui on a demandé ce qu’étaient devenus ses
complices d’évasion, a répondu à M. l’inspecteur Bringarde, chef de ce
poste, que ses trois compagnons s’étaient dirigés vers le Sud et qu’il était
venu seul à Tanambao. Mais M. l’inspecteur Bringarde, dont le zèle, le
flair et l’expérience professionnelle sont bien connus, a trouvé cette réponse
invraisemblable et, sans perdre une minute, il a lancé tout son personnel et
même ses voisins à travers le village. Bien lui en a pris, car, peu après, les
trois complices de Varimana étaient arrêtés juste au moment où, tout leur linge
roulé autour du corps, ils s’apprêtaient à déguerpir.
Après longs
interrogatoires, confrontations et vérifications, il a été bien établi et
reconnu par eux qu’ils étaient Varimana, Tsiambany, Filahana et Tsimamolaka,
évadés le 22 janvier 1916 de la maison de force de Nosy-Lava.
(À suivre.)
Le Tamatave
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