C’est jeudi soir qu’eut
lieu à l’éternel Cinéma la première fête donnée à l’occasion de la
« Journée du Poilu ».
Le prix des places ayant
été doublé, on pouvait néanmoins escompter une belle recette, mais il paraît
que les menus frais en ont absorbé
une grande partie. Pendant l’entracte, il a été vendu aux enchères publiques
diverses affiches représentant nos poilus ; quelques-unes ont atteint 50
et 60 francs.
Dimanche matin, dès la
première heure, de gracieuses jeunes filles parcouraient la ville avec le plus
aimable des sourires épinglaent sur la poitrine des passants l’insigne de
« Nos Braves », petites et grosses pièces tombaient alors dans
l’aumônière des charmantes quêteuses.
On dit généralement que
les jeunes filles sont timides, qu’elles n’osent pas ; cependant,
lorsqu’il s’agit d’une œuvre de bienfaisance, elles prouvent le contraire, nous
en avons eu un exemple hier, et, malgré la modicité du prix des insignes, la
recette a dû être rondelette.
Tous nos compliments,
Mesdemoiselles.
Dans l’après-midi, à
l’Hippodrome des Manguiers, les membres du Sport-Club Indigène de Tananarive
nous ont donné quelques échantillons de leur force et de leur habileté dans des
exercices d’équilibre, d’haltères, des assauts de boxe, d’escrime, et un match
de foot-ball. Les principaux athlètes ont été vivement applaudis.
Beaucoup de monde aux
tribunes, et sur la pelouse la foule des grands jours qu’une malencontreuse
pluie qui s’est mise à tomber vers 5 heures a bien vite dissipée.
Durant toute
l’après-midi, la musique du 2e Régiment de tirailleurs
malgaches nous a fait entendre les plus jolis morceaux de son répertoire tandis
qu’inlassablement de mignonnes vendeuses vendaient toujours des insignes au
profit de « Nos Poilus ».
Le soir eut lieu au
Théâtre Municipal un concert donné par les indigènes.
Malgré la pluie qui ne
cessait de tomber, il y eut une jolie salle et surtout d’éclatantes toilettes,
dit-on, car notre collaborateur Sarah B., à qui nous avions demandé
d’assister à cette soirée, nous avoue que, craignant d’être conspué, peut-être
même passé à tabac par ces dames (ses compatriotes) qu’il a si souvent
dénigrées, préféra s’abstenir de pénétrer dans la salle.
Intérim.
La Dépêche malgache
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