7 août 2016

Il y a 100 ans : La « Journée du Poilu »

C’est jeudi soir qu’eut lieu à l’éternel Cinéma la première fête donnée à l’occasion de la « Journée du Poilu ».
Le prix des places ayant été doublé, on pouvait néanmoins escompter une belle recette, mais il paraît que les menus frais en ont absorbé une grande partie. Pendant l’entracte, il a été vendu aux enchères publiques diverses affiches représentant nos poilus ; quelques-unes ont atteint 50 et 60 francs.
Dimanche matin, dès la première heure, de gracieuses jeunes filles parcouraient la ville avec le plus aimable des sourires épinglaent sur la poitrine des passants l’insigne de « Nos Braves », petites et grosses pièces tombaient alors dans l’aumônière des charmantes quêteuses.
On dit généralement que les jeunes filles sont timides, qu’elles n’osent pas ; cependant, lorsqu’il s’agit d’une œuvre de bienfaisance, elles prouvent le contraire, nous en avons eu un exemple hier, et, malgré la modicité du prix des insignes, la recette a dû être rondelette.
Tous nos compliments, Mesdemoiselles.
Dans l’après-midi, à l’Hippodrome des Manguiers, les membres du Sport-Club Indigène de Tananarive nous ont donné quelques échantillons de leur force et de leur habileté dans des exercices d’équilibre, d’haltères, des assauts de boxe, d’escrime, et un match de foot-ball. Les principaux athlètes ont été vivement applaudis.
Beaucoup de monde aux tribunes, et sur la pelouse la foule des grands jours qu’une malencontreuse pluie qui s’est mise à tomber vers 5 heures a bien vite dissipée.
Durant toute l’après-midi, la musique du 2e Régiment de tirailleurs malgaches nous a fait entendre les plus jolis morceaux de son répertoire tandis qu’inlassablement de mignonnes vendeuses vendaient toujours des insignes au profit de « Nos Poilus ».
Le soir eut lieu au Théâtre Municipal un concert donné par les indigènes.
Malgré la pluie qui ne cessait de tomber, il y eut une jolie salle et surtout d’éclatantes toilettes, dit-on, car notre collaborateur Sarah B., à qui nous avions demandé d’assister à cette soirée, nous avoue que, craignant d’être conspué, peut-être même passé à tabac par ces dames (ses compatriotes) qu’il a si souvent dénigrées, préféra s’abstenir de pénétrer dans la salle.
Intérim.

La Dépêche malgache

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