(Suite.)
En quelques mois,
Galliéni réorganisa ce que ses prédécesseurs avaient désorganisé. La reine
Ranavalo conspirait, ou plutôt les ministres conspiraient sous son nom. Il la
déposa. Les ministres, il les exécuta dans des conditions qui valent la peine
d’être rappelées.
L’entourage de Galliéni
était fort divisé sur le sort qu’il fallait réserver à ces encombrants
personnages. Le général se rangea à l’avis de la minorité, qui proposait de les
exécuter, et de mettre le gouvernement en présence du fait accompli, fait qu’il
n’autoriserait jamais si un avis préalable lui était demandé. Ainsi fut
fait : les ministres furent exécutés et le gouvernement français
s’inclina. Dès lors, la tranquillité régna, l’organisation marcha à pas de
géant, grâce à l’expérience consommée, à la clairvoyance, à l’extraordinaire
sûreté de main du général. Aussi lorsque neuf ans après il céda sa place à
M. Augagneur, la Grande Île était en passe de devenir une de nos plus
florissantes possessions d’outre-mer. Si elle n’est pas aujourd’hui une colonie
aussi riche que l’Indo-Chine, c’est surtout, disait l’autre jour notre grand
confrère Le Temps, qu’on s’est trop
écarté des méthodes de Galliéni.
Rien n’est plus vrai.
Madagascar a cruellement appris à ses dépens ce qu’il en coûte d’avoir à sa
tête un gouverneur général qui a peut-être été un excellent maire, mais qui a
tout à apprendre du métier de gouverneur.
Puisse cet exemple être
mis à profit par M. Doumergue qui a aujourd’hui à choisir le nouveau
gouverneur général de l’Indo-Chine.
Galliéni n’a pas été
seulement un grand général, un administrateur de premier ordre, il a été
également un écrivain colonial de haute valeur. Dans son premier ouvrage :
Mission d’exploration du Haut-Niger,
se révèle un véritable talent d’écrivain. Deux
Campagnes au Soudan, Trois Colonnes
au Tonkin, La Pacification de
Madagascar, sont justement populaires et passionnent la jeunesse. Dans nos
grandes revues, il a également publié des articles très remarqués. Le Courrier colonial, dont il était devenu
le collaborateur depuis qu’il s’était retiré à Saint-Raphaël, lui doit
notamment des articles sur Madagascar qui ont attiré l’attention de la grande
presse métropolitaine.
(À suivre.)
Francis Mury.
Le Courrier colonial
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