Les habitants de Tamatave
n’ont pas oublié ce que le général Galliéni a fait pour notre ville, et ils lui
en ont témoigné leur reconnaissance à l’occasion du service funèbre célébré à
sa mémoire, hier, mardi, par la Mission Catholique.
Émouvante et grandiose,
en effet, a été cette cérémonie. L’église paroissiale, dont la grande nef était
entièrement tendue de noir, avait été superbement décorée jusque dans la rue
par les soins de l’autorité militaire, avec une profusion de drapeaux,
d’écussons, de faisceaux d’armes, de splendides panoplies. Bien avant l’heure
fixée pour la cérémonie, l’église était entièrement remplie jusque dans les
moindres recoins et bondée au point qu’il était impossible d’y pénétrer.
L’affluence a débordé jusque sur les marches des autels des chapelles
latérales.
Toutes les autorités
civiles et militaires, tous les fonctionnaires, tous les représentants de
sociétés, commerçants, colons, ainsi que les représentants des puissances
étrangères, en un mot toute la population avait tenu à venir rendre un suprême
hommage au pacificateur et organisateur de Madagascar, à celui qui avait fait
notre ville ce qu’elle est.
La musique du 2e malgaches
est venue rehausser l’éclat de cette grandiose manifestation en exécutant, de
la façon impeccable qui lui est habituelle, des morceaux funèbres au cours de
la cérémonie.
À la fin de la messe, le
R. P. Freydier, dont on connaît le talent et l’ardent patriotisme, a
prononcé une courte allocution : il a dit que ce n’était pas l’oraison
funèbre du général Galliéni qu’il allait entreprendre, c’était là un travail de
trop large envergure pour trouver place ici. Il se bornait à rappeler sa longue
vie de labeur constant consacrée tout entière au service de la Patrie et à
l’édification d’une plus grande France. Soldat en même temps que colonisateur,
il a inauguré cette méthode qui consiste d’abord à démontrer à l’indigène, par
les armes, la puissance de la France, et ensuite à l’amener, ainsi dompté, à
nous seconder dans la mise en œuvre des ressources du pays.
Galliéni a été une haute
intelligence, un grand cœur et une grande âme, dont la France est justement
fière, et qui doit être pour nous un exemple.
(À suivre.)
Le Tamatave
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