25 août 2016

Il y a 100 ans : À la mémoire du général Galliéni (1)

Les habitants de Tamatave n’ont pas oublié ce que le général Galliéni a fait pour notre ville, et ils lui en ont témoigné leur reconnaissance à l’occasion du service funèbre célébré à sa mémoire, hier, mardi, par la Mission Catholique.
Émouvante et grandiose, en effet, a été cette cérémonie. L’église paroissiale, dont la grande nef était entièrement tendue de noir, avait été superbement décorée jusque dans la rue par les soins de l’autorité militaire, avec une profusion de drapeaux, d’écussons, de faisceaux d’armes, de splendides panoplies. Bien avant l’heure fixée pour la cérémonie, l’église était entièrement remplie jusque dans les moindres recoins et bondée au point qu’il était impossible d’y pénétrer. L’affluence a débordé jusque sur les marches des autels des chapelles latérales.
Toutes les autorités civiles et militaires, tous les fonctionnaires, tous les représentants de sociétés, commerçants, colons, ainsi que les représentants des puissances étrangères, en un mot toute la population avait tenu à venir rendre un suprême hommage au pacificateur et organisateur de Madagascar, à celui qui avait fait notre ville ce qu’elle est.
La musique du 2e malgaches est venue rehausser l’éclat de cette grandiose manifestation en exécutant, de la façon impeccable qui lui est habituelle, des morceaux funèbres au cours de la cérémonie.
À la fin de la messe, le R. P. Freydier, dont on connaît le talent et l’ardent patriotisme, a prononcé une courte allocution : il a dit que ce n’était pas l’oraison funèbre du général Galliéni qu’il allait entreprendre, c’était là un travail de trop large envergure pour trouver place ici. Il se bornait à rappeler sa longue vie de labeur constant consacrée tout entière au service de la Patrie et à l’édification d’une plus grande France. Soldat en même temps que colonisateur, il a inauguré cette méthode qui consiste d’abord à démontrer à l’indigène, par les armes, la puissance de la France, et ensuite à l’amener, ainsi dompté, à nous seconder dans la mise en œuvre des ressources du pays.
Galliéni a été une haute intelligence, un grand cœur et une grande âme, dont la France est justement fière, et qui doit être pour nous un exemple.
(À suivre.)

Le Tamatave

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