À M. le président du Comice agricole.
Sur le vœu présenté par les commissions économiques de la
Chambre des Députés et le désir exprimé par le Gouvernement, M. le
Gouverneur Général vous a demandé : « de vouloir bien procéder à une
étude aussi complète que possible, portant sur l’ensemble des ressources de
votre région, etc. »
On a procédé à cette étude maintes fois, et peut-être en
retrouverait-on trace dans les cartons à oubliettes du Gouvernement général ou
du Ministère des Colonies, car une des premières a été faite il y a une
quinzaine d’années par une commission envoyée à cet effet par
M. Doumergue, alors Ministre des Colonies. Cette commission était composée
de trois personnes dont deux, M. Achille Bergès de Grenoble et
M. Thury de Paris-Genève, jouissent dans le monde entier d’une réputation
incontestée de science et d’expérience.
Peut-être le rapport de cette commission, rédigé sans esprit
de parti et sans considération de personnes, a-t-il été un peu sévère à l’égard
de certains travaux de colonisation, notamment ceux de la construction du
T. C. E.
Il était naturel que, sur ce dernier point, M. Thury le
grand électricien et M. Bergès le père de la Houille blanche ne puissent
pas admettre que le T. C. E., côtoyant sur son parcours d’importantes
chutes d’eau, n’eut pas mis à profit la force motrice hydraulique, qui aurait
permis de réduire les courbes et par suite la longueur de la voie en faisant
épouser à cette dernière des pentes deux et trois fois supérieures.
M. Lebureau, froissé dans son amour-propre, s’en est
vengé en envoyant le susdit rapport dormir du sommeil éternel dans quelque
carton, si même il ne l’a pas jeté au panier.
Et cependant… il serait aujourd’hui d’actualité aussi vraie
qu’il l’était alors. On pourrait le reprendre sans y changer un mot.
Mais passons et répétons ce qui a été dit tant de fois, dans
le cas où le Gouvernement serait réellement disposé à favoriser le
développement de la colonie.
Partons d’un principe qui domine tout. C’est celui de la
propriété foncière. Celle-ci est la base, la pierre angulaire de toute
colonisation. Il serait oiseux d’en faire la démonstration.
(À suivre.)
Le Tamatave
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