(Suite.)
Le tabac. –
Par son climat et la nature de ses terres, Madagascar peut produire des tabacs
dont la qualité égalerait ceux de Cuba et des Philippines. Il est désolant
autant que douloureux de constater avec quelle brutalité cette industrie a été
tuée dans l’œuf. C’est encore une convenance personnelle qui en a été la cause.
Il fallait à tout prix libérer d’une concurrence qui ne pouvait qu’être funeste
les tabacs importés d’Algérie par les grands électeurs des Étienne et des
Thomson. Et on n’a pas hésité à sacrifier Madagascar.
Là aussi, M. Lebureau, desserrez vos entraves.
Nous pensions avoir épuisé l’aride et fastidieuse question
de l’utilisation des eaux de Madagascar par l’industrie, mais les nombreuses et
vives observations qui nous ont été faites nous obligent à y revenir.
Développer dans notre colonie les diverses et nombreuses
industries auxquelles elle se prête serait élever sa prospérité pour le moins à
la hauteur de celle qu’atteignent les colonies ou les pays neufs les plus
riches et les plus avancés.
Mais ce serait pour M. Lebureau l’abomination de la
désolation. Aussi a-t-il eu soin d’y jeter son Holà ! et de préparer de telles entraves qu’à les remarquer un
industriel sérieux s’empressa de s’en éloigner, pour échapper à une tyrannie
aussi odieuse, en même temps que ruineuse et déprimante.
L’industriel calcule les dépenses qu’il peut faire en se
basant sur les bénéfices possibles à réaliser. C’est ainsi que doit procéder un
père de famille honnête, consciencieux. La législation en main,
M. Lebureau lui dira : « Vous ferez les dépenses qu’il me plaira
de vous imposer et de la manière qui me conviendra. »
Nous ne saurions assez répéter que M. Lebureau, le
ZAPTATOUT, aussi ignare que malintentionné, n’a aucune préparation et ne
possède aucune compétence pour remplir ce rôle tyrannique, et pendant
30 ans il tiendra le malheureux industriel, ainsi qu’il est stipulé dans
le même article ci-dessous.
Il est vrai que, pour déguiser ce vol manifeste, car c’en
est un, l’article 21 du même décret, dans son troisième alinéa, stipule
qu’une indemnité pourra être allouée à l’industriel ainsi évincé.
Ah ! Le bon billet qu’a La Châtre !
(À suivre.)
Le Tamatave
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