(Suite et fin.)
Ces textes impliquent sournoisement, mais clairement
toutefois, que le dit décret doit avoir nun effet rétroactif.
Or, notre Code civil, dans son titre préliminaire sur la
publication, les effets et l’application des lois en général, dit textuellement
dans son article 2 : « La
loi ne dispose que pour l’avenir ; ELLE N’A POINT D’EFFET
RÉTROACTIF. »
Mais, dans notre colonie de Madagascar, M. Lebureau,
plus fort que la loi, plus fort que le code, s’assied dessus et légifère à sa
convenance. Industriels, mes amis, vous êtes prévenus.
Puis l’on s’étonnera que colons et industriels n’affluent
pas aux colonies ! C’est le contraire qui aurait lieu de surprendre.
Pour expliquer cette chose regrettable, on s’empresse
d’ajouter : « Le Français n’est
pas colonisateur. »
Permettez, M. Lebureau ! Cette affirmation est
trop générale, elle ne concerne que l’administration française, notre administration qui, en matière de
colonisation, ne possède ni principes, ni méthode, ni esprit de suite, ni
expérience, ni assez d’hommes compétents.
Quant au Français en lui-même, colon ou industriel, il
possède à un degré très élevé des qualités éminemment colonisatrices :
initiative, activité, courage, intelligence et par-dessus tout esprit débrouillard.
Qui n’admire dans tous les pays étrangers, notamment dans
les pays d’Amérique, la riche colonisation française. C’est que nos
compatriotes y ont trouvé partout une liberté très grande et des facilités
complètes pour y exercer leur activité en même temps que bienveillance et même
appui de la part des autorités.
Le Général Galliéni lui-même, bien que puissant
colonisateur, a été impuissant à vaincre la force d’inertie et le mauvais
vouloir de M. Lebureau qu’on lui a envoyé, cadre d’Europe. On reste
stupéfait à voir la quantité d’instructions sages et pratiques données par lui,
mais qui sont restées lettre morte, M. Lebureau ayant pris sur lui de ne
pas les exécuter.
Donc, avant de faire l’inventaire de ce qu’on peut faire
dans la colonie de Madagascar et d’y appeler colons et industriels, commençons
par leur en rendre l’accès abordable, en supprimant les trop nombreuses
entraves qui, pour le moment, lui en interdisent l’entrée. Souvenons-nous que c’est dans les colonies que se trouve l’avenir de la
France.
Le Tamatave
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