(Suite.)
Peut-on imaginer une clause léonine plus odieuse, plus
inique, plus anti-coloniale, plus monstrueuse enfin. Et, naïvement,
M. Lebureau a le… courage de nous demander comment on peut aider au
développement de la colonie ! Sa demande est-elle sérieuse ? On
pourrait en douter.
La législation sur la propriété foncière remaniée de façon à
offrir toutes facilités et toutes garanties au colon, à quoi ce dernier
pourra-t-il employer son énergie et son initiative ? Il n’aura que
l’embarras du choix suivant son goût et ses aptitudes, car Madagascar présente
des ressources si étendues et si variées qu’il serait difficile de trouver une
autre colonie, ou même un autre pays, en présentant un ensemble aussi complet.
Les crises que subit la France en ce moment vont nous guider
dans cette énumération.
D’abord, celle du papier qui touche directement le
journalisme, tant en France qu’en Angleterre.
Elle provient de deux causes : d’abord le manque de
matière première que les fabricants tant anglais que français faisaient venir
des pays étrangers, pour plusieurs
centaines de millions par an. Pour y remédier, d’aucune ont proposé de
mettre en coupe réglée les forêts de l’Afrique équatoriale, d’autres proposent
d’aller exploiter les bambous de nos colonies de l’Extrême-Orient, etc.
Personne ne songe aux ressources que présente Madagascar. Et cependant, il
suffirait de remettre au jour le rapport dont nous avons parlé de la commission
présidée par Monsieur Achille Bergès, et qui affirme que Madagascar possède des plantes textiles, et quantités
inépuisables et de qualité bien supérieure à celles que l’on va chercher
dans les pays étrangers. Quantités
inépuisables, qualité supérieure… Que l’on demande à M. Augagneur,
qui, frappé par cette affirmation, a tenu à en vérifier l’exactitude par
lui-même.
L’énumération, ici, de toutes ces plantes, serait trop
longue, elles sont d’ailleurs connues de tout le monde. En voici quelques-unes
au hasard.
Les cypéranées,
auxquelles appartiennent les zouzours, ou cyperus,
avec les fibres duquel les anciens Égyptiens ont fait du papyrus, qui a donné son nom aux produits similaires, soit le papier.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 62 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire