(Suite.)
Et si, malgré tout, ce dernier finit par installer son
industrie, il n’est jamais qu’un étranger, un intrus dans son usine que le
moindre caprice peut arrêter et, mieux que cela, faire démolir et disparaître.
Voyez ce qu’édicte, dans son troisième alinéa, l’article 19 du décret du
3 juin 1913 : « Les
ouvrages, terrains, bâtiments et engins de toute sorte déterminés au cahier des
charges comme constituant des dépendances immobilières de la concession FONT
PARTIE DU DOMAINE PUBLIC » !!!
Donc, c’est bien dans une sorte de socialisme d’État que
vient s’annihiler l’industriel conduit à Madagascar par sa mauvaise étoile.
Il serait trop long de relever une par une toutes les
entraves dont on l’entoure, nous ne pouvons que demander avec la plus grande
énergie que ces entraves soient supprimées avant que de songer à développer à
Madagascar les industries aussi diverses que nombreuses auxquelles, par
ailleurs, notre colonie offre tant de facilités.
Le sucre. –
Dans son câblo du 21, Havas nous annonce que le ministre du ravitaillement a
invité les préfets à mettre en vigueur la carte-sucre. Cette denrée si
nécessaire à l’alimentation est donc rationnée en France et constitue une
question de la plus grande actualité qui préoccupe autant les consommateurs que
les pouvoirs publics. À l’heure actuelle, la France ne fabrique plus assez de
sucre pour sa consommation, et au cours de l’année qui vient de s’écouler, elle
a dû en importer 532 751 tonnes contre une exportation de
134 935 tonnes, soit un déficit de 397 786 tonnes, ou en
chiffres ronds 400 000 tonnes.
Or, tout le monde sait avec quelle facilité et quelle
richesse pousse la canne à sucre à Madagascar. À l’époque de notre conquête,
plusieurs fabriques de sucre étaient en pleine prospérité tant sur l’Ivondro
que sur l’Ivoloina. Mais des convenances politiques ou personnelles les ont
tuées, et on peut en contempler encore les ruines imposantes. Cependant quels
services ne rendraient-elles pas à la France actuellement, si elles
fonctionnaient encore !…
Allons, M. Lebureau, un bon mouvement ; lâchez les
liens qui entravent cette industrie qu’un peu plus de liberté rendrait sous peu
des plus florissantes, et encouragez les initiatives qui se manifestent.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 62 titres parus à ce jour.
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