Nos lecteurs se
souviennent-ils que nous leur avions parlé de l’initiative de certains colons
qui, pour remédier à la pénurie du riz dans la Grande Île, avaient pris les
mesures nécessaires pour en faire venir d’Indochine ? Par ailleurs, deux
maisons de la colonie avaient manifesté l’intention de faire venir
5 000 tonnes de riz de notre France d’Asie ou de l’Inde britannique,
afin d’enrayer la hausse constante du précieux aliment.
À ce sujet, notre
confrère la Tribune de Madagascar
écrit que la réussite de cette tentative ne pourra se réaliser effectivement
que par une intervention pécuniaire du gouvernement pour résoudre la crise du
fret.
La question du riz est
devenue si aigüe dans la Grande Île que le premier acte de M. Merlin, le
nouveau gouverneur général, a été de chercher à remédier à cette situation.
Comme il paraît que dans
certaines régions, notamment à Majunga, il y a des stocks de riz, on envisage
leur transfert dans les districts où le riz fait défaut, ce qui arrêterait
sensiblement la crise actuelle.
Cette question du riz a
eu sa répercussion – inattendue – sur le tronçon de voie ferrée déjà posé à
Tsiafahy.
L’impossibilité de se
procurer le matériel nécessaire pour pousser le rail jusqu’à Antsirabe
justifiait en quelque sorte cette mesure, mais la rareté du riz a conduit
l’administration à reporter les rails enlevés à la ligne Moramanga-Alaotra.
Jusqu’ici cette région a
été considérée comme devant produire intensivement le riz le jour où les prix
des transports seront abaissés ; elle pourra donc de la sorte intensifier
ses cultures vivrières et contribuer à l’alimentation des tobys où toute une
armée d’ouvriers travaillent aux carrières de graphite.
Cette mesure qui, un
moment, a pu inquiéter les colons ayant des intérêts dans la vallée
d’Ambatolampy, n’empêche nullement l’administration de s’intéresser à leurs
droits puisqu’elle se préoccupe actuellement de se procurer le matériel
nécessaire à la ligne d’Antsirabe ; mais la question du riz imposait en
quelque sorte cette opération.
En outre, quels qu’aient
été les frais qu’elle a occasionnés, peu considérables d’ailleurs, il est
assuré qu’ils seront vite récupérés par le rendement du fret qui descendra de
la région du lac Alaotra.
Le Courrier colonial
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire