10 janvier 2018

Il y a 100 ans : Vanille et vanilline (2)

(Suite.)
La tôle manque, alors construisons des navires en bois, comme le fait l’Angleterre. Rien qu’en Cochinchine, il est possible de construire des navires à l’arsenal de Saïgon, aux chantiers des Messageries Fluviales, aux ateliers de construction mécanique de la Société de dragages de Mytho dont le directeur général, M. Dessoliers, est mobilisé en France.
En Annam, le port de Cam-Ranh, œuvre de l’actif marquis de Barthelemy, se prêterait également à la mise en chantier de bateaux de petit tonnage.
Madagascar, la Réunion, les Antilles, l’A. O. F., l’A. E. F., Cap Lopez en particulier, peuvent également construire des navires si le sous-secrétaire d’État aux transports maritimes, M. de Monzie, qui y paraît d’ailleurs résolu, demande à ces colonies de le faire.
Ainsi se créerait cette flotte marchande coloniale que nous réclamons depuis si longtemps avec tous les esprits avertis. Jamais elle ne fut plus nécessaire, jamais aussi l’occasion ne fut plus favorable pour doter nos possessions d’outre-mer des moyens de transport indispensables à leur développement.
Pour mieux faire toucher du doigt à nos lecteurs l’acuité de la crise des transports entre la métropole et nos lointains territoires, nous laisserons de côté les doléances de nos colons dont les produits sont encombrants et occupent une place considérable dans les cales des navires, pour ne nous occuper que des lamentations des planteurs de vanille dont les produits – tout le monde le sait – exigent le minimum de place à bord.
Or, la vanille elle-même de la Réunion, de Madagascar, des Antilles, de Tahiti, etc., ne peut être amenée en France, ou, si elle l’est, elle arrive avec une telle lenteur que les producteurs éprouvent de ce fait le plus sérieux préjudice !
Cependant, la vanille est une des cultures particulièrement précieuses de notre empire d’outre-mer ; de toute nécessité il faut la protéger, l’encourager.
Or, le croirait-on ? La rivale de la vanille, la vanilline, ce produit essentiellement boche contre lequel le Courrier Colonial mène depuis bientôt dix ans une inlassable campagne, a conservé chez nous tous ses débouchés d’avant-guerre.
 (À suivre.)
Jean Peyraud.

Le Courrier colonial

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