(Suite.)
La tôle manque, alors
construisons des navires en bois, comme le fait l’Angleterre. Rien qu’en
Cochinchine, il est possible de construire des navires à l’arsenal de Saïgon,
aux chantiers des Messageries Fluviales, aux ateliers de construction mécanique
de la Société de dragages de Mytho dont le directeur général,
M. Dessoliers, est mobilisé en France.
En Annam, le port de
Cam-Ranh, œuvre de l’actif marquis de Barthelemy, se prêterait également à la
mise en chantier de bateaux de petit tonnage.
Madagascar, la Réunion,
les Antilles, l’A. O. F., l’A. E. F., Cap Lopez en
particulier, peuvent également construire des navires si le sous-secrétaire
d’État aux transports maritimes, M. de Monzie, qui y paraît d’ailleurs
résolu, demande à ces colonies de le faire.
Ainsi se créerait cette
flotte marchande coloniale que nous réclamons depuis si longtemps avec tous les
esprits avertis. Jamais elle ne fut plus nécessaire, jamais aussi l’occasion ne
fut plus favorable pour doter nos possessions d’outre-mer des moyens de
transport indispensables à leur développement.
Pour mieux faire toucher
du doigt à nos lecteurs l’acuité de la crise des transports entre la métropole
et nos lointains territoires, nous laisserons de côté les doléances de nos
colons dont les produits sont encombrants et occupent une place considérable
dans les cales des navires, pour ne nous occuper que des lamentations des
planteurs de vanille dont les produits – tout le monde le sait – exigent le
minimum de place à bord.
Or, la vanille elle-même
de la Réunion, de Madagascar, des Antilles, de Tahiti, etc., ne peut être
amenée en France, ou, si elle l’est, elle arrive avec une telle lenteur que les
producteurs éprouvent de ce fait le plus sérieux préjudice !
Cependant, la vanille est
une des cultures particulièrement précieuses de notre empire d’outre-mer ;
de toute nécessité il faut la protéger, l’encourager.
Or, le croirait-on ?
La rivale de la vanille, la vanilline, ce produit essentiellement boche contre
lequel le Courrier Colonial mène
depuis bientôt dix ans une inlassable campagne, a conservé chez nous tous ses
débouchés d’avant-guerre.
(À
suivre.)
Jean Peyraud.
Le Courrier colonial
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