Dans cette vaste et
nouvelle colonie, dont l’étendue dépasse celle de la France, l’industrie est
encore, par la force même des choses, embryonnaire ; très vaste est le
champ qui reste ouvert à l’activité européenne.
L’extension du réseau
ferré, l’ouverture de nouvelles voies navigables en activeront le
développement ; l’élévation du fret aura la même influence. Pour éviter le
fret pauvre et encombrant, on sera amené, automatiquement, à transformer le
plus possible la matière première sur place, à lui faire subir au moins un
dégrossissement pour n’expédier qu’un fret payant. À cet égard, voici un aperçu
des industries déjà existantes :
Les usines pour la
production de conserves de viandes et de viandes frigorifiées sont au nombre de
cinq auxquelles s’ajoutent deux établissements pour la salaison des porcs et la
production du saindoux. Au fur et à mesure que se développe la culture du riz
naissent de nouvelles usines pour décortiquer ce produit ; on en compte
actuellement dix dont quatre situées à Tananarive ou aux environs ; il ne
tardera pas à s’en créer d’autres car c’est une industrie de grand avenir.
Parmi les industries plus particulièrement susceptibles de prendre un certain
essor, nous pouvons citer celles qui se rapportent soit à la transformation du
manioc en fécule, en farine ou en tapioca, soit à la dessiccation sous forme de
cossettes s’il est destiné à l’alimentation du bétail, sous forme de rondelles
s’il est destiné à la fabrication de l’alcool.
En outre, six usines
produisent de la fécule et du tapioca, trois autres fonctionnent uniquement
comme féculeries, quatre font la dessiccation du manioc. Le froment importé à
Madagascar il y a quelques années y a assez bien réussi, notamment la variété
provenant de Médéah ; deux minoteries construites à Antsirabe le
transforment en farine.
Déjà importante,
l’industrie de la distillerie compte quatre distilleries de rhum, quatre de
plantes à parfums, d’autres pour la production de l’alcool industriel. Les
sucreries sont au nombre de quatre dont trois aux Comores. Des salines sont
exploitées dans le nord et dans le sud de l’île. Une
tannerie existe à Tananarive.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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Bien interessant cet extrait, merci pour votre travail... C'était publié dans quel journal ? Je m'interesse à la période 1904-1905, avez vous publié des archives sur ces années là? Merci en tout cas de ce tracail de mémoire et d'érudition...
RépondreSupprimerDans "Le Courrier colonial", c'est indiqué en bas de l'article (à suivre, d'ailleurs). J'ai commencé ces compilations en 1912, malheureusement... Merci pour votre intérêt.
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