Madagascar et la Réunion menacés de
la peste
Les mesures de défense
que nos colonies de Madagascar et de la Réunion sont obligées de prendre contre
les provenances pesteuses de l’île Maurice deviennent vraiment onéreuses. Récemment
encore, quatre personnes venant à la Réunion par un paquebot des Messageries
Maritimes, il fallut débarquer à un débarquement en haute rade, conduire les
suspects au lazaret, etc. L’île Maurice, grâce à l’insouciance de
l’administration britannique, est devenue le rendez-vous de toutes les pestes
asiatiques : le déboisement, l’absence de mesures prophylactiques contre
les innombrables Hindous, toujours sales, toujours malsains, et toujours
plongés dans les cours d’eau réduits, en été, à des filets bourbeux parce
qu’aucune ombre ne les protège contre les rayons du soleil, ont fait de cette
colonie, considérée autrefois comme un sanatorium, l’un des points les plus
dangereux du globe au point de vue sanitaire.
L’administration
anglaise, qui depuis la conquête en 1810, a l’idée fixe d’anéantir l’élément
français existant dans l’île, et de la transformer en une dépendance de l’Inde,
ne fait rien, ou presque rien, pour enrayer le mal.
La peste a éclaté à la
Réunion, elle a été jugulée en trente jours. À Madagascar, l’administration n’a
pas hésité à faire incendier plusieurs immeubles pour enrayer un commencement
de peste importé de l’île Maurice.
Mais la menace reste
constante, et nos compatriotes de la Réunion et de Madagascar réclament la
suppression du service des Messageries Maritimes entre leurs îles et Maurice.
Il faudra bien en venir là si nos amis, les Anglais, continuent à se livrer
avec tant de sollicitude à la culture des microbes en vue de l’exportation.
Le Courrier colonial
Mardi 13 janvier 1914.
Nouvelles et informations
Le vice-consul de France
à Port-Louis fait connaître que du 28 décembre 1913 au
13 février 1914, il a été constaté à l’île Maurice vingt-neuf cas de
peste bubonique dont dix-neuf se sont terminés fatalement et un cas mortel de
pneumonie pesteuse.
Durant cette période, il
n’a été reconnu aucun cas de variole.
Journal officiel de Madagascar et Dépendances
Samedi 28 février 1914.
Extrait de La peste à Madagascar 1898-1931, un livre numérique de la Bibliothèque malgache disponible dans toutes librairies proposant un rayon ebooks (2,99 €) et, à Antananarivo, à la Librairie Lecture & Loisirs (9.000 ariary).
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