On a craint la peste à Tamatave
Nos compatriotes de
Tamatave ont éprouvé une émotion bien légitime vers la mi-mars.
Le bruit s’était en effet
répandu qu’un cas de peste venait d’être constaté dans la boutique d’un Chinois.
Le dernier courrier de
Maurice avait amené plusieurs fils du Céleste Empire qui, avec les autres
passagers, avaient été envoyés en quarantaine dans l’îlot Prune.
Or, rien de suspect ne
s’étant révélé au cours de cette quarantaine, les nouveaux débarqués avaient
été autorisés à séjourner dans la ville.
Les deux jours suivants,
le Chinois en question vint passer la visite médicale à la mairie, mais le
troisième jour on ne le vit pas.
Le médecin se rendit
aussitôt à son domicile, et le trouva malade. Un certificat du docteur
d’Emmerez, le déclarant atteint d’insolation, ne fut pas jugé suffisant, et le
médecin municipal le fit immédiatement enlever de crainte qu’il fût atteint de
la peste.
Les porteurs, les
garde-malades et tous ceux qui avaient approché le malade furent immédiatement
désinfectés, ainsi que la case où il avait séjourné.
Enfin on reconnut, avec
un véritable soulagement, que sa maladie n’avait rien de commun avec la peste.
Cet incident a eu, du
moins, pour effet de tirer de sa léthargie la commission d’hygiène de Tamatave.
Elle va s’occuper de faire disparaître nombre de tanières infectes où vivent
entassés d’innombrables Asiatiques, qui causent de légitimes inquiétudes à nos
compatriotes.
Le Courrier colonial
Mardi 28 avril 1914.
Marchandises de Maurice
Il a été reçu de Maurice
par le Djemnah des grains secs, du
poisson salé et des ingrédients.
Est-il prudent d’admettre
l’introduction, sans la moindre désinfection, de ces sortes de marchandises qui
proviennent de l’Inde et qui ont séjourné à Maurice alors que la peste
sévissait dans cette île ?
La Dépêche malgache
Samedi 3 avril 1915.
La peste à l’île Maurice
Le vice-consul de France
à Port-Louis fait connaître à Madagascar que, du 26 décembre 1914 au
1er mars 1915, il a été constaté à l’île Maurice vingt cas
de peste, dont dix-neuf se sont terminés fatalement.
Le dernier cas de cette
maladie a été reconnu le 15 janvier dernier.
Les patentes de santé
délivrées par ce poste sont ainsi libellées : « L’état sanitaire du
pays est satisfaisant. »
Les Annales coloniales
Samedi 15 mai 1915.
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