Les Malgaches
propriétaires d’un cheptel ayant appris que les bovidés de Madagascar
pourraient bien être réquisitionnés pour l’exportation à des prix très
rémunérateurs, disent-ils, en profitent pour ne vendre leurs produits que très
cher.
Les bœufs que les
bouchers de la ville pouvaient se procurer à 140 et 150 fr. par tête le
mois dernier valent actuellement 160 francs et au-dessus, encore, lorsque
les propriétaires veulent s’en défaire.
Attendons-nous donc à
voir sur le marché la viande augmenter de prix, à moins que l’Administration ne
consente à vendre la viande de bœuf comme le riz sans aucun bénéfice. Car
certains bouchers, devant la hausse constante des bœufs et les difficultés
qu’il y a pour se les procurer, renonceraient, paraît-il, à ce genre de
commerce.
Nos Gouverneurs
Le Gouverneur Merlin,
amené récemment par un croiseur venu spécialement à cet effet de Dakar retourne
d’où il vient…
M. Garbit est nommé
Gouverneur de Madagascar, mais reste cependant à l’armée.
M. Schrameck,
ex-préfet des Bouches-du-Rhône, vient faire l’intérim.
Tout cela dénote chez nos
gouvernants une incohérence peu ordinaire. Il eût certes été beaucoup plus
logique et surtout plus économique, si on devait en arriver là, de laisser
M. Merlin en A. O. F. et M. Garbit à Madagascar.
Mais l’économie, la
logique et le bon sens sont des qualités qu’il ne faut pas chercher chez les
pilotes d’occasion chargés de conduire notre barque.
On dit que…
À Majunga, la réquisition
ne frappa qu’une partie des riz et douze cents tonnes trouvèrent grâce devant
le chef de la Province ignorant encore ce que veut dire le mot réquisition.
Ce riz, il est vrai,
était cédé au Mozambique en échange de charbon par un particulier, mais le
fonctionnaire ayant reçu ordre de réquisitionner n’avait pas à se préoccuper
d’une opération commerciale à côté.
Et c’est ainsi que, très
souvent, trop souvent, le Chef de la Colonie supporte les critiques
légitimement formulées contre certains actes commis par des collaborateurs
maladroits ou… fatigués, dont le ciel nous préserva jusqu’ici.
Le Tamatave
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