18 mai 2018

Il y a 100 ans : La hausse de la viande de bœuf


Les Malgaches propriétaires d’un cheptel ayant appris que les bovidés de Madagascar pourraient bien être réquisitionnés pour l’exportation à des prix très rémunérateurs, disent-ils, en profitent pour ne vendre leurs produits que très cher.
Les bœufs que les bouchers de la ville pouvaient se procurer à 140 et 150 fr. par tête le mois dernier valent actuellement 160 francs et au-dessus, encore, lorsque les propriétaires veulent s’en défaire.
Attendons-nous donc à voir sur le marché la viande augmenter de prix, à moins que l’Administration ne consente à vendre la viande de bœuf comme le riz sans aucun bénéfice. Car certains bouchers, devant la hausse constante des bœufs et les difficultés qu’il y a pour se les procurer, renonceraient, paraît-il, à ce genre de commerce.

Nos Gouverneurs

Le Gouverneur Merlin, amené récemment par un croiseur venu spécialement à cet effet de Dakar retourne d’où il vient…
M. Garbit est nommé Gouverneur de Madagascar, mais reste cependant à l’armée.
M. Schrameck, ex-préfet des Bouches-du-Rhône, vient faire l’intérim.
Tout cela dénote chez nos gouvernants une incohérence peu ordinaire. Il eût certes été beaucoup plus logique et surtout plus économique, si on devait en arriver là, de laisser M. Merlin en A. O. F. et M. Garbit à Madagascar.
Mais l’économie, la logique et le bon sens sont des qualités qu’il ne faut pas chercher chez les pilotes d’occasion chargés de conduire notre barque.

On dit que…

À Majunga, la réquisition ne frappa qu’une partie des riz et douze cents tonnes trouvèrent grâce devant le chef de la Province ignorant encore ce que veut dire le mot réquisition.
Ce riz, il est vrai, était cédé au Mozambique en échange de charbon par un particulier, mais le fonctionnaire ayant reçu ordre de réquisitionner n’avait pas à se préoccuper d’une opération commerciale à côté.
Et c’est ainsi que, très souvent, trop souvent, le Chef de la Colonie supporte les critiques légitimement formulées contre certains actes commis par des collaborateurs maladroits ou… fatigués, dont le ciel nous préserva jusqu’ici.
Le Tamatave


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