Le Général Galliéni
suivit une politique indigène que ses successeurs, les uns après les autres,
s’efforcèrent d’effacer.
Galliéni voulait que,
dans la colonie, il n’y eût aucune force perdue. Les résultats obtenus furent
satisfaisants puisque, progressivement, la production du riz s’augmenta et,
malgré les grands travaux entrepris, les chantiers ne manquèrent pas de
main-d’œuvre. Ils étaient il est vrai moins nombreux qu’actuellement.
Depuis, on a cru bien faire
en laissant à l’indigène son libre arbitre. L’État ne lui demandait qu’une
chose, payer ses impôts, d’accomplir religieusement ses prestations, très
limitées. Il est bon d’ajouter que très souvent les travaux prestataires
n’avaient rien de commun avec ce qui s’appelle l’intérêt général.
On a souvent reproché aux
chefs de province de ne pas intervenir efficacement pour faire disparaître ces
tendances à la paresse des indigènes. Sans doute, mais à cette époque les chefs
de province n’avaient aucune latitude, ils devaient se conformer strictement
aux instructions venant d’en haut.
Ils ne devaient donc
encourir aucune responsabilité.
Aujourd’hui, on semble
vouloir revenir à un autre système, celui-ci : laisser aux chefs de
province plus de latitude, partant plus de responsabilités.
Et cela est juste. Mieux
que personne ils connaissent les besoins des colons des régions qu’ils
administrent. Ils seront donc plus à même d’y faire face ; suivant les
indications générales données au point de vue politique indigène, établie de la
politique indigène suivant les méthodes de Galliéni, il est évident que des
modifications seront apportées aux grandes lignes du programme suivi par le
général, dans cet ordre d’idées. Le pays a évolué. Le Malgache a gagné beaucoup
d’argent, par contre il est vrai ses besoins sont plus grands.
Il est toutefois
inadmissible que des quantités d’individus restent bras croisés alors que les
Européens travaillent. Il ne faut pas que les choses restent en l’état, pour
cela il convient qu’un programme bien défini soit mis en application dans
l’intérêt général.
Nous l’attendons de
M. Merlin qui, très certainement, fournira sur ce sujet toutes les
explications nécessaires aux colons du Sud et de l’Est qu’il visitera
prochainement.
Le Tamatave
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