Le Gouverneur Général
Merlin paraît être résolu à faire une réalisation du vœu ancien et unanime des
colons.
L’autre jour, il a invité
les particuliers européens à se rendre à la Mairie, pour délibérer avec le Maire
et Chef de la Province de Tananarive l’opportunité et les conditions pratiques
de la réquisition du riz de la récolte pendante de cette province.
Nous trouvons que
M. Merlin a bien fait. Il procède ainsi à une sorte d’inauguration de très
grande portée.
Il est juste de
reconnaître que, jusqu’ici, le fin mot des « accrochages » trop
souvent constatés dans la marche normale de la colonisation est que l’élément
colon était quelque chose comme une sorte de plèbe par rapport à l’élément
officiel.
Ne serait-ce que pour les
indigènes, rien n’est mieux fait pour relever à leurs yeux le prestige des
vazaha en général.
Et, surtout, nous
n’aurons plus lieu de nous plaindre de cet état d’ignorance des
« possibilités » qui expliquait, jusqu’à un certain point, notre
nervosité. Mis en présence des réalités au jour le jour, chacun comprendra
combien il est vain de perdre le temps en récriminations sans portée et que le
mieux est de chercher les solutions.
Enfin, à se fréquenter
assidûment, on se connaît mieux ; il se crée ainsi une espèce d’intimité
d’idées qui rend plus fort le lien de solidarité.
L’opposition, qui est un
devoir contre le despotisme, n’a plus sa raison d’être contre des dirigeants
qui vous ouvrent tout grands leurs cartons et leurs tiroirs. L’opposition ne
peut plus être alors qu’un système, et, dans cette colonie, nous n’avons que
faire de doctrines : nous voulons des affaires.
Il ne nous reste plus
qu’à souhaiter que le chef de notre province entre lui aussi dans cette voie
large. Il ne faudra pas voir que la province, mais toute la Côte Est.
L’objection que les
colons sont dispersés sur une grande étendue de côtes ne tient pas, puisque
tous ont des correspondants d’affaires à Tamatave.
Persévérons. Dans quelque
temps, et si nous opérons avec sagesse, la Métropole se trouvera en présence
d’un fait accompli qu’il ne s’agira ensuite que de consacrer par un texte.
Ainsi nous approchons du Gouvernement de la colonie par les colons.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire