M. Merlin a lieu
d’être flatté de la haute distinction que lui confère le Gouvernement : il
est, ni plus ni moins, le premier Vice-Roi de la République française pour
l’Afrique.
Mais il n’a pu s’empêcher
de dire qu’il regrettait cette grande île où, après l’énorme travail de
préparation qu’il avait accumulé, il se sentait à point pour l’application des
qualités d’expérience et de maîtrise coloniales que des appréciateurs
considérables lui ont reconnues.
M. Garbit reviendra
sans doute plus tard ; on se plaît à croire qu’il a, aujourd’hui, tout ce
qu’il faut pour faire donner leur plein effet à ses qualités
incontestables : la science – difficile – de connaître ses véritables
amis, ceux que n’étouffent ni la haine ni l’ambition.
M. Schrameck tient
une place remarquée au premier rang des Préfets de la IIIe République.
C’est la première fois que le Gouvernement détache ainsi le préfet d’un
département considérable pour l’envoyer en quelque sorte en mission spéciale au
loin. Le cabinet Clemenceau doit avoir obéi là à de très importantes
considérations. Mais M. Schrameck ne connaît rien de Madagascar ;
c’est encore toute une école à faire.
Cette cinématique
gouvernementale, où donnent les grands premiers rôles, est l’indice d’une crise
collective des plus graves intérêts nationaux et dont nous ignorons la
nature ; mais tous ici nous devons y porter une grande attention.
Une fois de plus sont
montrés les inconvénients de cette instabilité administrative dont les effets
peuvent être traduits pour ces mots qu’il nous faut trop souvent
prononcer : Tout est à recommencer !
Espérons que c’est la
crise finale qui nous conduira à un régime.
On dit…
On dit que le départ du
gouverneur pourrait ne pas être isolé.
On s’accorde aussi à
penser dans les milieux bien informés, dont nous ne recueillons que de faibles
échos, que M. Hesling pourrait être nommé gouverneur avant le départ de
M. Merlin et être pourvu d’un poste.
Mais tout cela n’est que
des on dit… Attendons.
Le Tamatave
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