Voici encore une nouvelle
mauvaise saison, un « hivernage », comme l’on dit, qu’il nous faut
traverser. Jusqu’à ce jour, les pluies se répartissent assez régulièrement sur
le Grande Île. D’aucun côté on ne parle encore de perturbations atmosphériques.
Puissions-nous atteindre
ainsi le mois de mai !
Mais le passé est là, le
bilan de 1917 n’est pas fameux. Il est plutôt inquiétant. Un raz-de-marée –
même pas un vrai cyclone ! – en rade de Tamatave a anéanti la presque totalité
de notre tonnage à voiles. Quant à notre tonnage à vapeur, l’accident du Bagdad à Maroantsetra réduit Madagascar
à deux petits vapeurs : Persépolis
et Sidon.
L’un des deux étant
réservé aux besoins de la côte Ouest, il ne reste pratiquement, pour la navigation
côtière de l’Est, qu’un seul vapeur annexe.
C’est si peu que ce n’est
rien.
Pour l’Est, l’urgence est
que quelque chose de pratique soit arrêté, adopté, mis à exécution.
Nous ne repasserons pas
en revue toutes les propositions qui ont été suggérées ; notre sentiment
est qu’il y en a trop, que c’est fini de délibérer et qu’il faut passer à
l’application.
Mais il y a eu le projet
d’un port aux Manguiers, d’un autre à Tanio, d’un refuge à Hastie… Nous n’avons
pas de préférence pour le projet X, celui d’Y ou celui de Z. Nous disons
seulement que la métropole maritime de l’Est de Madagascar ne peut pas plus
longtemps rester dans cet état précaire, qui tient en alarme incessante les
colons, met en défiance les capitaux.
Faites-nous un port digne
de l’importance réelle de Tamatave, voilà tout ce qu’il nous faut. Et, de ce
port, faites le point d’attache d’une flottille moderne, active, solide de
grand et moyen cabotage pour alimenter de fret régulièrement les navires de
grandes lignes.
Tamatave pourrait, doit
avoir trois bons bateaux de 500 tonnes trafiquant activement de
Fort-Dauphin à Diégo, visitant tous les recoins, attirant et fixant ainsi
colons et indigènes en une foule de points jusqu’à présent délaissés faute de
relations. Ces trois unités serviraient à remplir les cales des
long-courriers ; elles iraient le plus souvent à la voile, mais auraient
un moteur moderne pour les vents contraires et pour se soustraire au danger.
Le Tamatave
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