Notre excellent confrère La Dépêche de la Réunion, qui a
longtemps résidé à Madagascar, qui connaît à fond le pays et particulièrement
la mentalité malgache, est de notre avis et de celui de la majorité des colons
de l’île à propos des condamnations prononcées.
L’administration s’est
montrée trop, beaucoup trop indulgente, vis-à-vis des auteurs principaux d’un
complot contre la sûreté de l’État.
Traduits devant le
Tribunal indigène du 2e degré sous l’inculpation de :
« Provocation à la révolte », ils tombaient sous le coup de
l’article 1er du code malgache dit des 305 articles.
Pourquoi alors n’avoir
pas appliqué la pénalité prévue et avoir pris à leur égard une
demi-mesure ?
Pourquoi s’est-on montré
si clément à l’égard de ces bandits qui en voulaient non seulement à l’État
mais encore à la vie de chacun de nous et qui, quoi qu’on en dise, n’auraient
reculé devant aucun crime pour mettre à exécution leur projet.
Nous avons été faibles ;
puissions-nous un jour, bientôt peut-être, n’avoir pas à nous repentir de cette
faiblesse.
Voici ce qu’écrit à ce
sujet La Dépêche de la Réunion :
Beaucoup de gens
trouveront inélégante la solution de la grande affaire malgache. Le code
français prévoit le bannissement et la détention perpétuelle pour le traître à
sa patrie en temps de paix. C’est ainsi qu’Ulmo, ancien officier de marine,
expie à l’île Nou sa honteuse trahison. On ne l’a pas envoyé au bagne avec les
voleurs et les criminels.
Or les gens qu’on vient
de condamner à Tananarive ne sont ni des voleurs ni des assassins. Ils
trahissaient la France et mettaient en péril notre occupation. Il fallait alors
les adosser au mur et les faire tomber pour leur perfide idée. C’est la guerre…
Mais les envoyer aux travaux forcés avec les bandits, c’est là une solution qui
choque nos principes chevaleresques français. Ces hovas ont eu le tort de
méconnaître notre autorité, nos lois, nos bienfaits, mais ils n’ont trahi que
leur nouvelle patrie. Ils sont moins coupables que l’officier français ayant
souillé son uniforme dans une combinaison d’espionnage boche.
Et cependant ce misérable
vit en paix, banni et isolé.
(À suivre.)
La Dépêche malgache
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