À Madagascar vient de
mourir un vieil ami de la France, l’ancien sultan de la Grande-Comore,
Saïd-Ali, qui avait donné les plus grandes preuves de son dévouement à notre
pays.
Saïd-Ali n’était point un
inconnu pour les Parisiens. Il nous rendit visite, il y a six ans, en compagnie
de son frère Saïd-Ina et de deux autres membres de sa famille ; et on n’a
certainement pas oublié les promenades sur les boulevards de ces quatre personnages
vêtus d’amples robes de velours et de soie brodées d’or et ornées de cabochons
en pierres précieuses, et coiffés de larges turbans, tenue qui rehaussait d’un
pittoresque des « Mille et une nuits » la fière allure de ces hommes
très grands au teint cuivré.
Saïd-Ali n’était venu que
pour saluer M. Fallières et voir la tour Eiffel. M. Fallières lui
donna la cravate de commandeur, et la tour Eiffel une vision de Paris qui lui
parut suffisante. Il repartit au bout de deux jours, satisfait et déclarant que
désormais il mourrait heureux.
Le Figaro
Le complot de Madagascar
Les journaux de
Madagascar ont apporté en France l’écho, très grossi, de nouvelles
inquiétantes : un complot avait été découvert dans la grande île, complot
qui devait aboutir à une révolution. Des centaines d’arrestations avaient été
opérées.
En réalité, les faits
sont heureusement moins graves. À la fin du mois de décembre dernier,
M. Garbit, gouverneur général de la colonie, fut avisé que quelques élèves
des écoles, deux ou trois prêtres et deux ou trois pasteurs indigènes avaient
formé une société secrète.
Quel but
poursuivaient-ils ? Il a été assez difficile de le préciser. Les meneurs
eux-mêmes ne semblaient pas très fixés sur ce point.
Quoi qu’il en soit,
quelques exaltés ayant tenu des propos fort répréhensibles, ayant aussi essayé
de provoquer des soulèvements, furent livrés à l’autorité judiciaire.
Une instruction fut
ouverte, à la suite de laquelle vingt-trois individus furent traduits devant la
cour d’assises, qui en acquitta sept et en condamna seize à des peines variant
des travaux forcés à la prison.
Ces condamnations
mettront fin à un commencement d’agitation qui menaçait de troubler la
tranquillité de notre grande colonie africaine.
Le Matin
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 48 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire