17 juin 2016

Il y a 100 ans : La main-d’œuvre minière de la Grande Île

Dans une de ses dernières séances, la Chambre des Mines de Madagascar a étudié la question de l’irrégularité de la main-d’œuvre, surtout depuis que l’administration exige le payement de la taxe personnelle dans le premier trimestre.
Les deux ou trois premiers mois de l’année, il y a abondance de travailleurs, mais dès que leur taxe personnelle est payée, ils disparaissent et certaines exploitations voient de ce fait leurs chantiers désorganisés, ce qui a de graves conséquences pour l’industrie, notamment dans la région graphiteuse de Vatomandry.
L’assemblée, ayant eu connaissance de ce fait, a décidé de chercher à stabiliser la main-d’œuvre par la commission désignée à cet effet par le gouverneur général. Après s’être entourée des divers renseignements émanant des Chambres consultatives, des Comices agricoles, des Syndicats miniers, du Congrès minier et du Congrès de l’Afrique Orientale, des rapports des administrateurs relatifs aux essais officiels effectués dans certaines régions côtières, la commission est arrivée aux conclusions suivantes :
1° Création d’un livret d’ouvrier et de travail devant être tenu à jour, ce qui constituerait une garantie pour l’indigène en retard avec ses impôts.
2° Création de timbres mobiles pour permettre à l’employeur d’acquitter régulièrement les impôts de ses ouvriers suivant l’importance des sommes dues à ceux-ci. (Les timbres demandés sont déjà en circulation, mais devraient comporter des coupures de 1 franc.)
3° Un projet de décret pour réglementer le contrat d’engagement. (Le contrat serait passé devant l’administrateur ou son représentant. Il serait fait en double et porterait toutes les indications utiles : durée, conditions, etc.) Le projet de décret prévoit des indemnités à payer par l’employeur en cas de rupture de contrat par sa faute. Dans le cas contraire, l’employé indigène serait passible de peines de l’indigénat.
Ce projet de décret a été soumis au département.
La Chambre des mines espère que cette réglementation rendra la main-d’œuvre plus stable et donnera satisfaction aux prospecteurs.

Le Courrier colonial

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