Dans une de ses dernières
séances, la Chambre des Mines de Madagascar a étudié la question de
l’irrégularité de la main-d’œuvre, surtout depuis que l’administration exige le
payement de la taxe personnelle dans le premier trimestre.
Les deux ou trois
premiers mois de l’année, il y a abondance de travailleurs, mais dès que leur
taxe personnelle est payée, ils disparaissent et certaines exploitations voient
de ce fait leurs chantiers désorganisés, ce qui a de graves conséquences pour
l’industrie, notamment dans la région graphiteuse de Vatomandry.
L’assemblée, ayant eu
connaissance de ce fait, a décidé de chercher à stabiliser la main-d’œuvre par
la commission désignée à cet effet par le gouverneur général. Après s’être
entourée des divers renseignements émanant des Chambres consultatives, des
Comices agricoles, des Syndicats miniers, du Congrès minier et du Congrès de
l’Afrique Orientale, des rapports des administrateurs relatifs aux essais officiels
effectués dans certaines régions côtières, la commission est arrivée aux
conclusions suivantes :
1° Création d’un
livret d’ouvrier et de travail devant être tenu à jour, ce qui constituerait
une garantie pour l’indigène en retard avec ses impôts.
2° Création de
timbres mobiles pour permettre à l’employeur d’acquitter régulièrement les
impôts de ses ouvriers suivant l’importance des sommes dues à ceux-ci. (Les
timbres demandés sont déjà en circulation, mais devraient comporter des
coupures de 1 franc.)
3° Un projet de
décret pour réglementer le contrat d’engagement. (Le contrat serait passé
devant l’administrateur ou son représentant. Il serait fait en double et
porterait toutes les indications utiles : durée, conditions, etc.) Le
projet de décret prévoit des indemnités à payer par l’employeur en cas de
rupture de contrat par sa faute. Dans le cas contraire, l’employé indigène
serait passible de peines de l’indigénat.
Ce projet de décret a été
soumis au département.
La Chambre des mines
espère que cette réglementation rendra la main-d’œuvre plus stable et donnera
satisfaction aux prospecteurs.
Le Courrier colonial
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