10 juin 2016

Il y a 100 ans : Les ponts sur la route de Melville (1)

À la dernière réunion des Comice agricole et Commission consultative, sur une question qui a été posée, la Direction des T. P. a fait connaître que les ponts prévus sur la route dite de Melville ne pouvaient être exécutés, parce qu’il était impossible de recevoir d’Europe les matériaux nécessaires, soit fer et ciment, et que, pût-on se les procurer, le prix de ces matériaux a augmenté de telle façon que l’exécution de ces travaux serait des plus onéreuses pour la Colonie.
À l’unanimité, les membres présents ont émis l’avis que ces ponts fussent construits en bois dur du pays, dont la durée permettrait largement d’attendre que les prix du fer et du ciment fussent redevenus abordables.
Par lettre qui a été communiquée aux membres ci-dessus, M. le Chef du service régional a fait connaître que cette proposition avait été agréée par la Direction, et qu’incessamment on allait procéder à la construction de ces ponts. Les colons intéressés ne peuvent que se réjouir de cette décision.
D’ailleurs, dans ce bas monde il n’y a, dit-on, que le provisoire qui dure.
Cependant ce dicton vient de recevoir un démenti formel, à propos d’un autre pont sur cette même route de Melville.
Lors de la création du village de Tanambao, – il y a quelque vingt ans, – un collecteur fut creusé pour drainer les eaux des marais avoisinants. Ce collecteur traverse le village et, au point où il coupe la route principale, on établit un pont, – très provisoire, bien entendu, – je le répète, il n’y a de cela qu’une vingtaine d’années. Un fétu, – dans la vie d’une nation. Or ce pont, – provisoire, – se permet de protester, à sa façon, contre ce provisoire qu’il a l’audace de trouver très long. Peut-être son excuse est-elle dans ce fait qu’il n’est pas un pont méritant réellement ce nom, et il convient de faire connaître comment il fut construit.
Des blocs de pierre furent jetés dans le fond du canal. Ces blocs, quoique placés au hasard, sans symétrie, étaient destinés, suivant les calculs de l’auteur du pont, à former des buses par lesquelles s’écoulerait l’eau du collecteur.
(À suivre.)

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 48 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire