À la dernière réunion des
Comice agricole et Commission consultative, sur une question qui a été posée,
la Direction des T. P. a fait connaître que les ponts prévus sur la route
dite de Melville ne pouvaient être exécutés, parce qu’il était impossible de
recevoir d’Europe les matériaux nécessaires, soit fer et ciment, et que, pût-on
se les procurer, le prix de ces matériaux a augmenté de telle façon que
l’exécution de ces travaux serait des plus onéreuses pour la Colonie.
À l’unanimité, les
membres présents ont émis l’avis que ces ponts fussent construits en bois dur
du pays, dont la durée permettrait largement d’attendre que les prix du fer et
du ciment fussent redevenus abordables.
Par lettre qui a été
communiquée aux membres ci-dessus, M. le Chef du service régional a fait
connaître que cette proposition avait été agréée par la Direction, et
qu’incessamment on allait procéder à la construction de ces ponts. Les colons
intéressés ne peuvent que se réjouir de cette décision.
D’ailleurs, dans ce bas
monde il n’y a, dit-on, que le provisoire qui dure.
Cependant ce dicton vient
de recevoir un démenti formel, à propos d’un autre pont sur cette même route de
Melville.
Lors de la création du
village de Tanambao, – il y a quelque vingt ans, – un collecteur fut creusé
pour drainer les eaux des marais avoisinants. Ce collecteur traverse le village
et, au point où il coupe la route principale, on établit un pont, – très provisoire, bien entendu, – je le
répète, il n’y a de cela qu’une vingtaine d’années. Un fétu, – dans la vie
d’une nation. Or ce pont, – provisoire,
– se permet de protester, à sa façon, contre ce provisoire qu’il a l’audace de
trouver très long. Peut-être son excuse est-elle dans ce fait qu’il n’est pas
un pont méritant réellement ce nom, et il convient de faire connaître comment
il fut construit.
Des blocs de pierre
furent jetés dans le fond du canal. Ces blocs, quoique placés au hasard, sans
symétrie, étaient destinés, suivant les calculs de l’auteur du pont, à former
des buses par lesquelles s’écoulerait l’eau du collecteur.
(À suivre.)
Le Tamatave
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