(Suite et fin.)
Sur ces blocs on jeta du
sable jusqu’à former une chaussée au niveau de la rue. Et c’est là le premier
pont provisoire de la route de
Melville. Mais, – il y a un mais, – ce sable, répondant fort mal aux intentions
de l’auteur du pont, se permet de dégringoler à travers les blocs de pierre et
de boucher les buses. De ce fait l’eau est montée, jusqu’au point d’enlever la chaussée.
Combien de fois ce pont,
– tout provisoire qu’il était, – a-t-il été refait ? Je n’essaierai pas de
le compter.
Fatigué sans doute de
toujours recommencer ce travail de Pénélope, M. Lebureau a imaginé d’y
colloquer une buse véritable en ciment. Mais celle-ci, placée trop haut, n’a
pas eu meilleur sort que les précédentes, et l’eau monte toujours, car ce
pseudo-pont forme une digue véritable.
Que ce pont, puisqu’il
n’est que provisoire, ne serve que par intermittence, le mal ne serait pas très
grand. Mais, comme il a été dit, il est placé sur un collecteur qui draine les
marais avoisinants. Or, l'eau, ne s’écoulant plus, reste dans les marais, et
les eaux stagnantes et noires comme de l’encre du collecteur, qui ont recueilli
en chemin tous les détritus et toutes les immondices du voisinage, répandent
des émanations… dont les passants et les voisins peuvent donner des nouvelles.
Et l’hygiène et
l’assainissement en plus de la sécurité, M. Lebureau, qu’en
faites-vous ? Vite, un pont, – provisoire, – mais en bois, comme ses
confrères de la route de Melville, dont il est le premier.
En route pour Madagascar
Le 17 février se
sont embarqués à Marseille sur l’Ispahan,
à destination de Madagascar, le sous-lieutenant Schneider, 2 adjudants,
2 sergents et 18 brigadiers et caporaux.
Ce serait là un premier
contingent d’officiers et gradés venant du front, qui, – dit-on, – viendraient
ici remplacer des hommes du même grade, afin de permettre à ceux-ci d’aller à
leur tour combattre les Boches sur le front. Cette mesure répondrait à des
instructions formelles données par le Général Galliéni.
Le Tamatave
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