(Suite et fin.)
On lui a fait la part
douce.
Les rebelles gasy iront aux travaux forcés.
Ce n’est pas la solution
que le bon sens populaire dictait.
Ce bon sens réclamait le
poteau pour les chefs de la rébellion.
Quand on conspire pour
renverser un régime et rétablir un pouvoir, on accepte d’avance la mort en cas
d’échec.
On ne mérite pas
l’infamie.
Les Malgaches avaient
mérité la mort, mais pas le bagne.
Leur exécution eût
produit un effet spectaculaire.
Leur exil ne signifiera
rien.
On les verra un à un, par
le poison, se soustraire au châtiment, se donner eux-mêmes la fin obscure.
Qu’on se souvienne des
assassins du regretté colon français M. Bonnemaison !
Une rébellion s’étouffe dans
l’œuf, immédiatement, à coups de fusil…
C’est la manière forte.
Une rébellion ne
s’étouffe pas dans le maquis d’une vague procédure.
C’est la manière faible.
Sus aux embusqués !
Sus aux embusqués !
C’est la devise d’une Société de femmes fondée en France. On dit qu’une
succursale de cette Société va se fonder à Tamatave où, paraît-il, il y a pas
mal d’embusqués.
Tamatave pue
La ville s’embellit de
jour en jour : on aligne les rues, on leur met des trottoirs, etc. Et
malgré cela, Tamatave pue parce qu’elle est d’une malpropreté dégoûtante.
Certaines rues sont transformées en dépotoirs. Les cours, les cabinets
d’aisance sont des nids d’infection. L’eau que l’on boit est contaminée, de
plus, par sa nature, l’eau que l’on puise dans le sous-sol de Tamatave est
impropre à la consommation. D’autre part, il y a trop d’arbres dans la ville,
partant beaucoup d’humidité. Et on s’étonne que l’état sanitaire de la ville
soit mauvais !
La hausse des prix
Qui pourra dire pourquoi
certaines denrées de première nécessité ont subi une hausse au marché ?
Cependant ce sont des denrées qui ne s’exportent point. Il y a des gens qui
savent tirer avantage même de la guerre. L’administration
devrait y mettre bon ordre.
La Dépêche malgache
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