Quand ces lignes
paraîtront, le Gouverneur Général aura quitté Tamatave pour la Capitale ;
c’est le signal du départ pour les nombreux Tananariviens qui, chaque année,
viennent passer quelques jours parmi nous ; dans une semaine au plus, la
saison tamatavienne sera terminée et notre bonne ville reprendra son aspect
calme et triste.
J’ai voulu connaître,
avant leur départ, l’impression de ce qui les a frappés le plus à
Tamatave ; c’est le climat idéal dont nous jouissons actuellement, ou
l’aspect de la mer, l’activité du port, la présence de nombreux navires sur
rade, la gare monumentale, la promenade classique de l’Ivoloina ou encore les
gueuletons, les vins d’honneur, les thés, les cinémas ou les concerts ;
pas du tout, c’est l’exquise propreté
de la ville, l’élégance de nos
trottoirs et tout particulièrement le manque de lumière qui fait ressembler nos
rues à des coupe-gorges et donne à la ville cet aspect caractéristique d’un
village dont les finances seraient mal gérées. Ce n’est pourtant pas la faute
des allumeurs de réverbères qui frottent éperdûment les vitres au risque de les
dépolir, les pauvres ne peuvent rien avec rien.
Les coupables, nous les
connaissons, ils sont disparus heureusement et l’un dans une retraite dorée et
l’autre dans une douce sinécure doivent rire dans leurs vieilles barbes du bon
tour qu’ils nous ont joué.
Sarah B.
À la douane
Un arrêté du premier
juillet réglemente à Madagascar la tenue du personnel européen des douanes.
D’après cet arrêté, les
agents de ce service doivent justifier dans un délai de trois mois, à partir du
premier juillet, de la détention effective des effets et accessoires
représentant l’uniforme réglementaire. À cet effet, ils devaient recevoir dès
la promulgation de cet arrêté une indemnité de 250 francs payable en une
seule fois.
Cette indemnité a été
versée aux intéressés à Tananarive le 15 juillet, tandis qu’à Tamatave les
agents de ce même service n’ont encore rien reçu.
Aurait-on décidé de
supprimer le port de la tenue à Tamatave ?
La Dépêche malgache
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