28 novembre 2016

Il y a 100 ans : Tribune libre

On nous écrit :
La consternation règne dans certaines familles de Tamatave depuis que la Curé a annoncé que la première communion solennelle des enfants n’aurait pas lieu cette année.
Outre que ces familles se trouvent désappointées de voir leurs enfants ne pas accomplir cette noble action qui porte le bonheur et la joie au sein de leurs membres chaque année, elles se trouvent encore contristées de voir les sacrifices qu’elles se sont imposés à grand peine rendus inutiles par la brusque décision de M. le Curé.
Par le temps où nous visons, le manque de marchandises et leurs prix exorbitants ont augmenté sensiblement les dépenses nécessaires à cette fête de famille, et si nous nous arrêtons à la somme de quatre-vingts francs nous serions par trop modestes, car il a été presque impossible de s’en tirer cette année avec cette somme ; nous connaissons une famille, pour ne citer que cet exemple, qui, tout simplement qu’elle a procédé, a dépensé plus de cent francs.
Combien de ces familles, dont les chefs sont en face de l’ennemi, n’ont pour subsister que la modique, et encore bien heureuse indemnité de soutien de famille accordée par le Gouvernement, et se comprend-il qu’elles se trouvent consternées !
Réserver ce nécessaire pour l’année prochaine est une question impossible à envisager, car des enfants de 10 et 11 ans profitent trop vite pour que des vêtements faits cette année puissent servir pour l’année prochaine.
Aussi nous faisons-nous l’écho de ces pauvres familles éplorées et pensons-nous que M. le Curé, qui se trouve être le père de toutes les familles chrétiennes, voudra bien prendre en considération les sacrifices que se sont imposés celles de ces familles qui ont pu se procurer le nécessaire pour leurs enfants, et annoncer, très prochainement, que son intention n’avait été que de prévenir que cette fête était retardée de quelque temps, et que les familles dont les enfants sont prêts les verront, à la rentrée des classes des écoles chrétiennes, accomplir ce bel et noble acte.
Un groupe de pères de famille.

La Dépêche malgache

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