(Suite.)
« Tout cela
constitue, j’en conviens, un programme imposant dont personne ne peut songer à
croire possible la réalisation immédiate. Il reste beaucoup à faire chez nous
pour la mise en valeur de notre région. Je disais déjà, à votre précédent
voyage, que nous passions pour des colons turbulents et un peu indisciplinés.
Il y a à cela plusieurs raisons. Nous avons l’impression que nous avons
toujours été un peu négligés, depuis l’occupation, à cause de notre éloignement
de la capitale. Il faut reconnaître, en outre, que l’esprit d’initiative, qui
caractérise nos compatriotes, leur crée certaines petites habitudes
d’indépendance, d’ailleurs plus apparentes que réelles. Cet esprit d’initiative
se serait régulièrement développé, s’il avait pu évoluer plus à l’aise. Mais
nul ne peut méconnaître que nous avons hautement souci des intérêts de notre
région, et de la Colonie.
« Il serait injuste
de ne pas rappeler ici la générosité inlassable des Majungais pour les œuvres
de guerre. Le total des souscriptions de la province atteint plus de
300 000 francs. Nous devons ce résultat en grande partie à notre
Comité des Dames de la Croix-Rouge, dont l’activité et le dévouement font ici
l’admiration de tous.
« Je ne voudrais pas
laisser passer cette occasion sans dire combien nous sommes fiers de nos
valeureux soldats, de l’armée de Verdun, combien nous suivons avec une
angoissante attention les péripéties de la formidable bataille de tous les
temps. On sent déjà que la victoire va récompenser un tel effort, et que cette
victoire aura une influence décisive sur toute la guerre.
« La ville de
Majunga adresse un souvenir ému à la mémoire du général Galliéni. Ce qu’il a
fait dans la Colonie, son rôle important dans la guerre actuelle, sont trop
présent à la mémoire de tous pour qu’il soit besoin de les rappeler. Nous
déplorons de le voir disparaître au moment où le triomphe des armées alliées,
auquel il avait tant contribué, allait lui apporter le brillant couronnement
d’une carrière si bien remplie.
« Messieurs, je vous
propose de boire à la santé de M. le Gouverneur général Garbit, à la
prospérité de notre grande Colonie de Madagascar, au prochain triomphe de nos
vaillants soldats et des armées alliées de la France. »
(À suivre.)
Les Annales coloniales
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