Du Temps :
Un jeune caporal de pure
race malgache, Joseph Ranaivo, était tué le 20 juillet, sur le front de la
Somme, à l’âge de vingt et un ans. Il était le fils aîné d’une notabilité de Tananarive,
M. Charles Ranaivo, reçu docteur en médecine à Paris, et qui s’était
naturalisé français. Le général Gallieni s’intéressait tout particulièrement à
lui.
Joseph Ranaivo fut appelé
comme fils de Français avec sa classe. Il avait conquis la Croix de guerre et
les galons de caporal il y a quelques semaines.
Il écrivait, le
30 juin, au fiancé de sa sœur, le docteur Guy Parson, un de ses
compatriotes, médecin auxiliaire dans un régiment d’artillerie :
« Mon cher vieux, je
n’ai pas peur de mourir, surtout pour la patrie, mais enfin on ne sait jamais
ce que nous réserve l’avenir ; ainsi, j’entre dès ce soir dans une phase
où ma vie est plus que jamais en danger. En tout cas, si jamais il arrive que
la mort me fauche, tu le sauras aussitôt. Je mets ma chère petite famille entre
tes mains…
» C’est pénible
d’écrire une pareille lettre, mais il le faut…
» Maintenant
« haut les cœurs » et en avant avec cette devise : « Fais
ce que dois, advienne que pourra. » Travaillons pour les intérêts et
l’avenir de ceux que nous aimons ; vengeons nos morts ; culbutons les
Barbares envahisseurs et que leur humeur belliqueuse soit éteinte pour jamais.
» Je suis très
heureux d’avoir cet honneur de combattre pour la délivrance de la France ;
c’est un événement unique au monde.
» Tout marche à
merveille maintenant, santé, moral, enthousiasme et patience. J’espère que
l’effort qu’on déploiera concordera avec tout cela et qu’enfin le dénouement
fatal arrivera sous peu. »
Ce beau sacrifice si
noblement offert d’un jeune soldat appartenant à l’élite sociale et
intellectuelle du peuple malgache témoigne de l’attachement de Madagascar à la
France et de la possibilité de nous assimiler peu à peu la population
madécasse.
Le Gaulois
Exportation minière
Durant le mois de
juillet, il a été exporté par le port de Tamatave :
Poudre d’or, 85 k.
246 gr.
Pierres précieuses,
42 k. 813.
Béryl (déchets),
1 330 k.
Graphite,
201 tonnes.
Corindons, 38 tonnes.
La Dépêche malgache
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