(Suite et fin.)
Ce ne sont là que les
plus frappantes des mesures prises depuis le début de la guerre. Dans d’autres
domaines, mille décisions de détail ont poursuivi le lent travail de perfectionnement
qui améliore peu à peu la condition des populations. Le gouverneur général
actuel, M. Garbit, a notamment entrepris une refonte générale de
l’enseignement, qu’il considère à juste titre comme la base même de notre
politique indigène. Son arrêté du 14 février 1916 oriente nettement
les programmes scolaires dans un sens pratique et professionnel ; à cet
effet, l’apprentissage manuel prend désormais une place plus considérable dans
les écoles régionales ; l’enseignement du français y devient également
prépondérant, afin de faciliter les relations entre Européens et indigènes. À
signaler également la création à l’école Le-Myre-de-Vilers, d’une section
spéciale destinée à préparer les élèves géomètres du service topographique.
Cette création, faite par arrêté du 25 avril 1915, a pour objet de
fournir aux géomètres européens des auxiliaires indigènes nombreux et bien
préparés.
D’autres séries de
mesures ont enfin amélioré l’assistance aux indigènes. La lutte contre la
mortalité infantile, considérable dans les pays froids tels que l’Imérina, a
été notamment secondée par des distributions de vêtements faites au moyen de
crédits ouverts aux chefs de province. Un arrêté du 25 juin 1915 a
prescrit l’assèchement des rizières dans les régions où sévit encore le
paludisme. D’autres arrêtés ont entrepris une croisade contre les fumeurs de
chanvre, encore trop nombreux.
Quelques chiffres pour
conclure. Malgré la crise inséparable d’une période de guerre, le bilan
financier de la colonie présentait à la date du 31 décembre 1915 un
excédent de recettes de 5 800 000 francs (recettes :
32 400 000 francs, dépenses : 26 millions
600 000 francs). Quant au commerce, il s’élevait pour 1915 au chiffre
global de 109 833 000 francs (importations :
43 800 000 francs ; exportations : 66 millions),
en excédent de 19 millions sur 1914 et de 11 millions sur 1913. Ces
résultats sont éloquents si l’on songe aux effets de la mobilisation, de la
rareté du fret et du resserrement du crédit.
Le Temps
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