(Suite.)
M. le Gouverneur
général ne voit pas très bien la nécessité du prolongement de cette route ainsi
qu’il est dit ci-dessus. Le but principal de cette voie de communication était
de permettre aux gens de Tamatave l’accès du fleuve de l’Ivondro, et
réciproquement.
Or ce but est atteint dès
le moment qu’elle débouche à Melville sur le fleuve. Du reste l’utilité
pratique de cette route est très limitée et nullement en proportion avec les
frais d’entretien qu’elle exigera. Elle ne pourra réellement servir qu’à
quelques colons qui se trouvent sur son parcours. C’est déjà beaucoup. Mais
elle est absolument inutile à l’immense majorité des colons et indigènes qui
peuplent tant la vallée de l’Ivondro que celle du Fanandrana, et nous sommes
heureux de voir M. le Gouverneur général se rendre enfin à cette évidence.
La route de Tamatave à
Melville n’a été demandée et construite que 1° pour … et 2° pour, en
fin de compte, obliger les colons de l’Ivondro et du Fanandrana à se servir de
la voie ferrée pour terminer leur trajet du fleuve à Tamatave. C’est là une
erreur économique phénoménale que jamais nous ne cesserons de dénoncer. Priver
les producteurs des voies faciles et économiques qu’ils ont sous la main sous
prétexte de progrès !!!
Et dire que les rois
barbares de l’Émyrne qui ont fait mettre en état le canal d’Ivondro à Tamatave
se sont montrés plus partisans du progrès que nous, conquérants prétendus
civilisateurs.
À l’époque de notre
conquête, le canal d’Ivondro à Tamatave, par le Tapakala et le Manangareza,
était l’unique voie de communication
entre ces deux points. C’est même par ce canal que la Cie des Messageries
fluviales a transporté son matériel à Ivondro. Par ce fait, ce canal faisait
partie du domaine public et, aucune loi ne l’ayant désaffecté, il en fait
encore partie. Il était donc et il est encore inaliénable et imprescriptible.
On a allégué que, par son
contrat, la colonie l’avait cédé à la Cie des Messageries fluviales.
Faux ! archi-faux !
Les jurisconsultes qui
ont rédigé le contrat se sont bien gardés de commettre pareille… imprudence.
Sur cette question, on a joué sur les mots.
(À suivre.)
Le Tamatave
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