(Suite et fin.)
La susdite Cie avait bien
obtenu le droit de creuser un canal d’Ivondro à Tamatave, mais pour percevoir
des droits pour le passage du public sur ce canal, ne le pouvant pas sur celui
qui existait déjà, elle avait imaginé de le creuser en pleine terre. Le montant
des travaux à exécuter s’élevait à 600 000 fr. Mais la Cie ne put
s’entendre avec les propriétaires des terrains à traverser, et alors elle
imagina de donner l’embryon de voie ferrée qui existe encore, comme tête de
ligne à son canal. En revanche, cette voie ferrée a coûté plus de
2 millions (il y en a eu pour tout
le monde), sans compter son matériel roulant, et le surcroît de dépenses
occasionné par un personnel plus nombreux et le transbordement à Ivondro. Mais
à cette époque bénie (pour quelques-uns) c’était la manière d’entendre les
économies. Si la colonisation devait en souffrir, on n’en avait cure. Et dire
que de pareils errements qu’on peut qualifier de criminels durent encore, c’est
ce qui paraît absolument incroyable.
Cela a été dit et redit
cent fois ; mais il n’y a de pire sourd que celui qui ne veut pas
entendre !…
Mort au champ d’honneur
Le dernier courrier vient
d’apporter à M. Pierre Vautrain, le très sympathique Administrateur
d’Andévorante, la triste nouvelle de la mort de son frère, Georges Vautrain,
chef d’Escadron, décoré de la croix de guerre, tué glorieusement à Hardencourt
(Somme), après avoir pris part à toutes les grandes batailles, depuis Namur
jusqu’à Verdun, en passant par celles de la Marne et de l’Yser.
Dans cette horrible
guerre, il y a des familles particulièrement éprouvées. Celle de
M. Vautrain est du nombre.
Déjà en 1914, au début de
la campagne, son frère aîné Maurice Vautrain, chef de Bataillon, décoré de la
Légion d’honneur, était tombé glorieusement devant Namur.
En cette douloureuse
circonstance, nous ne pouvons que lui donner l’assurance de la part que nous
prenons au deuil cruel qui le frappe, et le prier d’agréer nos plus sincères
condoléances.
Le Tamatave
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