À ce sujet, nous avons reçu la note ci-après que
nous nous faisons un devoir de publier :
Le Gouvernement de la
Colonie et les Corps constitués ne paraissent pas s’émouvoir outre mesure de la
crise du riz. Cette denrée de première nécessité atteint non seulement des prix
absolument anormaux, mais, ce qui est plus grave, menace de manquer totalement
d’ici deux ou trois mois.
Or le manque de riz
entraînerait l’arrêt immédiat des usines productrices de fécule, tapioca ou
autres et de toutes nos exploitations de graphite au moment où la métropole
aura le plus grand besoin de ces produits.
Cette situation
déplorable aurait pu être évitée si l’Administration avait fait preuve de
quelque prévoyance. Il eût été en effet d’une élémentaire prudence de prohiber
les exportations depuis le jour où on a commencé les opérations de recrutement,
lesquelles nous ont enlevé une grande partie des producteurs de riz.
Il est de toute urgence cependant que nous soyons fixés exactement et à
bref délai sur les stocks existants, tant chez les commerçants que chez les
producteurs. Il faut que nous sachions si nous pourrons étaler jusqu’à la
prochaine récolte.
Ce recensement du riz
devra être fait d’une façon méticuleuse et, s’il rencontrait la moindre
difficulté, le Gouvernement de la Colonie ne devra pas hésiter à réquisitionner
purement et simplement tout le riz existant.
La situation est
critique. Nous en indiquons le remède. Nous voulons espérer que notre haute
administration n’hésitera pas à prendre de suite les mesures indispensables.
S. B.
En même temps que la note
ci-dessus, nous avons reçu La Revue
Agricole et Vétérinaire du mois de juillet, dont M. Carle, le zélé chef du
service de colonisation, est le Directeur. Ce numéro contient précisément des
études et recherches qui tendent à donner une solution aux problèmes posés dans
la note ci-dessus. Ces études et recherches, marquées au coin du plus pur bon
sens, dénotent autant d’expérience que de science et de perspicacité.
Nous en recommandons
chaudement la lecture, surtout à nos dirigeants. Elles touchent à cette
question de main-d’œuvre, si importante pour la colonie, et qui, tôt ou tard,
et plutôt tôt que tard, doit recevoir une solution.
Nous y reviendrons
incessamment.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.
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