On nous écrit :
À quel chiffre s’arrêtera
la hausse du riz, car son prix va toujours en augmentant, et la taxe, car il y
a, dit-on, une taxe, a toutes les peines du monde à le suivre dans cette voie
ascendante. Du reste les accapareurs se moquent royalement de cette taxe qu’ils
savent fort bien ne pas devoir leur être appliquée.
Ce n’est pas que le riz
fasse défaut ; loin de là. Mais il manque à Tamatave.
Cependant, dans notre
propre province, il déborde dans la région du lac Alaotra. Mais on a eu soin,
au moyen de tarifs spéciaux, de le détourner sur Tananarive où il va remplir
les entrepôts des accapareurs. Ceux-ci, en effet, possèdent dans leurs magasins
des quantités considérables de paddy ; cette quantité si nos renseignements
sont exacts – et ils proviennent de source absolument sérieuse – va jusqu’à deux mille tonnes chez l’un d’eux et – après entente entre eux – ils ont soin
de n’en décortiquer que de petites quantités que le petit commerce se dispute.
De cette façon, que je laisse à la conscience publique le soin de qualifier,
les prix non seulement se maintiennent élevés, mais vont en augmentant tous les
jours.
Je ne dis pas que ces
entrepôts se trouvent dans la ville même de Tananarive ni même que les
propriétaires en soient exclusivement des Hovas…
Cependant le riz est la
base, à peu près unique, de l’alimentation des habitants de l’île entière. Les
ouvriers indigènes n’en connaissent pas d’autre, et si tout aujourd’hui est
hors de prix, la cause première principale en est dans la hausse exagérée du
riz, qui a raréfié la main-d’œuvre et fait doubler le prix de celle qui reste.
Cependant, en France, en
dehors des mesures spéciales prises actuellement contre les accapareurs en
général, il y a, dans le Code Pénal, certains articles 419 et 420 que
l’Administration compétente ferait bien de méditer et surtout d’appliquer. Il
serait prudent, pour les accapareurs eux-mêmes, de s’en bien pénétrer afin de
s’éviter le désagrément de se voir descendre un peu brutalement du piédestal
sur lequel ils se sont placés.
Le Tamatave
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