(Suite et fin.)
Grande fut la
stupéfaction du juge et de l’huissier quand, à l’audience suivante, ils virent
arriver une charrette à bœufs, escortée d’une équipe de bourjanes qui tirèrent
du véhicule une douzaine de sacs et les portèrent dans la salle d’audience où
le cabaretier chinois les vida sur le sol. Il en sortit d’innombrables bouts de
planches qu’il entassa sur la table du juge et sur lesquels le magistrat lut
avec ahurissement : Bon pour un litre d’oxygénée, bon pour un litre de
rhum, bon pour une bouteille de champagne, etc., etc.
Toute l’assistance, y
compris le juge et l’huissier, fut prise d’un fou rire ; les frères D.
eux-mêmes ne purent garder leur sérieux.
Comme ils n’étaient pas
seulement de vaillants buveurs mais aussi d’honnêtes garçons, ils réglèrent
incontinent leur dette et emmenèrent le tribunal vider une bouteille chez le
Chinois pour montrer qu’ils étaient sans rancune.
Mais lorsqu’ils offrirent
à ce dernier une nouvelle planche avec leur signature, notre Céleste refusa
d’introduire dans sa caisse ce bon trop encombrant et il offrit aux frères D.
un élégant bloc-notes pour leur permettre d’y inscrire leur dépense !
Chanteclair.
Les magistrats coloniaux savent
mourir
Ce n’est pas sans regret
que nous avons appris la mort de M. Dessaignes, avocat général à la Grande
Île, dans le torpillage du Yarra ;
ayant voulu quitter le bord un des derniers, avec un stoïcisme digne d’éloges,
M. Dessaignes fut englouti en même temps que le steamer.
Originaire de Bonet
(Dordogne), M. Dessaignes avait débuté en 1882 dans la magistrature
indochinoise.
Le Courrier colonial
Les cuirs de Madagascar
Nous nous étions
pleinement associés à la campagne de notre confrère le Journal de Madagascar contre la mission de réquisition des cuirs de
Madagascar.
Il résulte des
renseignements les plus précis que l’Intendance vend en France à des tanneurs
les cuirs réquisitionnés à Madagascar le
double du prix d’achat, lequel était véritablement dérisoire.
Par les prix fixés à tort
et à travers par cette Commission, le commerce des cuirs, jusqu’alors si
prospère, est à peu près ruiné.
Les Annales coloniales
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