Nous préjugions
hâtivement quand nous disions qu’il ne fallait pas trop compter sur
l’initiative privée pour remédier aux cruautés de la vie actuelle.
En voici un exemple qui
nous vient, il est vrai, de la Grande Île, mais qui peut néanmoins démontrer
victorieusement que les particuliers ont plus vite fait de s’aider eux-mêmes
que d’attendre l’intervention du ciel, c’est-à-dire de l’État.
Actuellement, la question
du riz est devenue primordiale dans les terres de l’Océan Indien, et notamment
à Sainte-Marie de Madagascar dont les habitants ont été, du jour au lendemain,
du fait du cyclone, privés de toutes communications avec la Grande Terre.
Mais il s’est trouvé un
colon qui a fait les démarches nécessaires pour conjurer la disette.
Un armateur de Tamatave
avait embarqué des denrées alimentaires dont un certain nombre de tonnes de riz
de Madagascar à bord d’un voilier, et ce voilier dut, par suite du mauvais
temps, relâcher dans la rade de Sainte-Marie.
Comment s’y prit ce colon
anonyme ? C’est ce qu’on ne nous dit pas, mais il réussit à obtenir de
l’armateur tamatavien la cession de 8 tonnes du précieux riz blanc qui
faisait tant défaut aux Saint-Mariens.
Ce même colon réussit
également à faire venir, à Sainte-Marie, 15 autres tonnes de riz.
Certes, après de désastre
causé par le dernier cyclone, ce n’était pas l’abondance, mais c’était
suffisant pour calmer les premières inquiétudes.
La dernière de M. Lebureau
Un de nos correspondants
de Tananarive nous écrit la lettre suivante :
« Il faut que je
vous dise que l’Administration des P. T. T. a signifié au public le
nouveau tarif postal entre la France et ses colonies avant que ce nouveau tarif
ait été publié au Journal officiel de
la colonie et déclaré applicable à Madagascar. Il me semble que cette surtaxe –
en droit – est illégale. »
Notre correspondant
s’émeut trop facilement ; c’est tout bonnement l’administration locale qui
a devancé l’heure de l’application d’une mesure officielle.
Il reste aussi à savoir si
ce n’est pas non plus le Journal officiel
qui était en retard, et cela prouve, une fois de plus, qu’à Madagascar comme en
France, l’unité, cette fameuse unité dans l’action qui doit nous assurer la
victoire, n’est pas encore au point.
À part cela, tout va
bien !
Le Courrier colonial
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire