La baisse survenue sur le
graphite n’est pas sans avoir provoqué chez les industriels s’occupant de ce
produit une légitime émotion.
D’un côté, on attribue
cette modification des cours à la spéculation ; d’un autre côté, on estime
que des stocks ayant été constitués en Europe, les achats ayant momentanément
cessé, une baisse s’est produite.
Sera-t-elle momentanée ou
de durée ? Toute la question est là.
Les uns disent qu’une
hausse surviendra, essentiellement temporaire, un abaissement des prix devant
s’ensuivre.
À l’appui de cette thèse,
on cite des précédents qui se seraient constatés en d’autres colonies mais sur
d’autres produits, le caoutchouc, par exemple.
Le procédé pour arriver à
une sorte d’accaparement serait le suivant : intensifier les achats d’un
produit, pendant une période déterminée, développement d’une industrie ou
d’exploitations s’il s’agit de caoutchouc, puis arrêt brusque des achats.
Inévitablement, les cours
subissent une dépression plus ou moins forte et de durée plus ou moins longue
suivant le degré de résistance des vendeurs.
Tout le monde est
d’accord sur ce point, qu’il est utile et équitable que les graphites de
Madagascar soient vendus et livrés directement aux consommateurs américains.
On ne s’explique pas en
effet pourquoi les marchandises de provenance malgache ne peuvent être vendues
par les producteurs, alors que ces mêmes produits peuvent être vendus et livrés
aux États-Unis ou en Angleterre après avoir transité par Marseille.
Pour arriver à un
résultat dans ce sens, l’action individuelle est inopérante. Il faudra
nécessairement que les producteurs de graphite, comme d’ailleurs les
agriculteurs, s’organisent, se groupent soit en syndicat soit en association.
On a constitué un consortium
en France, il eût été sage d’en constituer un à Madagascar. Il faut être
organisé pour l’achat et pour la vente.
À l’heure qu’il est, les
Boches ont groupé toutes leurs industries, elles font bloc.
Nous devons en faire
autant chez nous.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire